Après plusieurs années de suspension, les recrutements dans des postes vacants au sein des conseils élus devraient reprendre dès l’année prochaine. Cette fois-ci, le ministère de l’Intérieur devrait veiller au grain, afin que ces recrutements s’effectuent dans une totale transparence, «dans le cadre de la bonne gouvernance», écrit Assabah de ce lundi 16 décembre.
Selon le quotidien, l’annonce de Abdelouafi Laftit a eu lieu devant les membres de la commission du ministère de l’Intérieur de la Chambre des conseillers.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé la réouverture des recrutements dans les conseils élus, à condition que cela s’effectue selon les règles convenues en ce qui concerne «la transparence et l’équité», explique le quotidien, selon lequel cette condition imposée par le ministère «intervient après la constatation de plusieurs lacunes dans les opérations de recrutement dans ces conseils, ce qui avaient conduit à leur suspension».
Assabah indique qu’il «était de coutume que certains présidents de conseils élus marchandent les postes à pourvoir, et il a fallu, dans certains cas, que les candidats s’acquittent du versement de montants allant jusqu’à 100.000 dirhams pour espérer décrocher le poste» à pourvoir.
Le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs déjà été contraint d’intervenir pour suspendre certains recrutements, après avoir nourri des suspicions à propos du non-respect des règles en vigueur.
Cette situation n’a pas été sans conséquences, ayant par la suite induit des risques des plus sérieux à propos de l’administration, ce qui, selon le quotidien, a jusqu’ici «échappé à la vigilance du gouvernement».
Après la suspension de ces recrutements, explique le quotidien, «plusieurs administrations se sont en effet retrouvées à être dépourvues des compétences nécessaires au bon fonctionnement de certains services publics».
Assabah cite une série d’études ayant confirmé cette problématique, «dont la solution doit se faire avant 2030, soit l’échéance du Mondial que devrait organiser le Royaume».
Le quotidien ajoute que plusieurs départements ministériels sont concernés par cette problématique, principalement ceux de la Santé, de l’Intérieur, des Mines et de l’Équipement.
Cette situation s’est amplifiée dans certains départements, après le dépôt de demandes de départs volontaires, formulées récemment par plusieurs hauts cadres qui veulent en bénéficier, principalement en raison de conditions de travail qu’ils jugent «pénibles», confrontés qu’ils le sont à un «manque de ressources».
Assabah indique aussi que «l’administration publique est actuellement touchée par un phénomène de vieillissement de ses cadres».
«Le rapport sur les ressources humaines accompagnant le projet de loi de Finances 2025 en apporte même la preuve», écrit le quotidien, selon lequel plus de 70.000 fonctionnaires devraient partir à la retraite d’ici 2027, dont 17.000 dans le seul ministère de l’Éducation nationale.
Au ministère de l’Intérieur, ce nombre devrait être de 13.550 personnes, contre un peu plus de 5.600 en ce qui concerne le ministère de la Santé.
Le renforcement des effectifs dans ces départements est donc urgent, afin que l’administration publique puisse poursuivre ses services.