Le Secrétariat général du gouvernement parle amazigh

Mohamed Hajoui, Secrétaire général du gouvernement. . DR

Revue de presseKiosque360. La loi organique sur l'officialisation de la langue amazighe se met en œuvre de manière progressive par le gouvernement. Après le département de la Culture, c’est le Secrétariat général du gouvernement (SGG) qui vient d’en donner l’exemple. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 19/01/2022 à 18h35

Le Secrétariat général du gouvernement (SGG) vient de lancer la version amazighe de son site officiel. Cette version, mise en ligne sur le site web du SGG, permettra au public d’accéder en langue amazighe à l'ensemble des activités, données, informations, communiqués de presse, projets de loi et bulletins officiels. La réalisation de cette version amazighe du site officiel du SGG s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du caractère officiel de l’amazighe en tant que langue officielle du Royaume et patrimoine commun de tous les Marocains, comme le dispose la Constitution. L’initiative s’inscrit également dans la mise en application de l’article 26 de la loi 26-16, promulguée par le dahir n° 1-19-121 du 12 septembre 2019, fixant «les étapes de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les différents secteurs prioritaires de la vie publique». Cet article prévoit «l’intégration de la langue amazighe, à côté de la langue arabe, dans les sites d’information électroniques des administrations, des établissements publics, des collectivités territoriales et des autres services publics», rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 20 janvier. Interrogé par le quotidien sur une éventuelle coopération avec le gouvernement dans ce cadre, Ahmed Boukouss, recteur de l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), a affirmé que les départements ministériels qui ont franchi le pas, en mettant en place des sites officiels en langue amazighe, demeurent très rares. Il a cité le cas du ministère de la Culture, alors que celui de la Justice n’aurait pas réussi cette expérience. Au niveau de l’institution législative, le recteur de l’IRCAM a fait savoir qu’une seule réunion a été tenue avec l’ancien président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, au sujet de l’interprétation en direct des travaux du parlement de l’amazigh vers l’arabe et vice-versa. Par la suite, précise Ahmed Boukouss, la Chambre des représentants a préféré recruter un cadre spécialisé en langue amazighe pour concrétiser le projet, alors que, a-t-il fait remarquer, la Chambre des conseillers n’a jamais sollicité l’IRCAM à ce sujet. Et le quotidien de rappeler que la question de l’interprétation en direct des travaux du parlement de l’amazigh vers l’arabe et vice-versa a toujours été soulevée au sein de l’hémicycle. D’ailleurs, l’actuel président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, avait promis au début de la rentrée parlementaire la mise en application de la loi organique sur l’officialisation de la langue amazighe pour être en harmonie avec la loi fondamentale. Celle-ci dispose, dans son article 5, que «l'arabe demeure la langue officielle de l'État. L'Etat œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu'à la promotion de son utilisation. De même, l'amazigh constitue une langue officielle de l'État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception».

Par Mohamed Younsi
Le 19/01/2022 à 18h35