«Le discours adressé par le roi Mohammed VI à la COP28, organisée aux Emirats arabes unis, appelle ainsi la communauté internationale, notamment les grandes puissances, à exécuter les initiatives précédentes en matière de préservation du climat, ces dernières étant restées jusqu’ici lettres mortes», a affirmé Badr Lazrak, chercheur en droit des affaires et en économie dans un entretien avec Le360. «Ce discours suscitera un grand intérêt auprès des spécialistes et des participants à ce sommet mondial sur le climat», où le Souverain est représenté par la princesse Lalla Hasnaa, a-t-il déclaré.
Dans son discours, le roi Mohammed VI a souligné que le temps est venu pour «agir». «Il est un temps pour agir. Le voilà venu, ce temps-là! C’est un Pacte pour l’Action que Je vous propose de lancer, ici et maintenant. C’est à travers ce Pacte pour l’Action que l’humanité peut démontrer par des actes que les objectifs les plus ambitieux ne sont pas pour autant les moins accessibles», a précisé le Roi dans son discours. Pour parcourir ce chemin, le Souverain a mis l’accent sur «le volontarisme, l’ambition et la vision». «C’est ce chemin-là que nous devons faire nôtre, si notre dessein est toujours d’être à la hauteur des engagements souscrits à la COP21 de Paris en 2015, et à la COP22 à Marrakech en 2016».
D’après Badr Lazrak, le roi Mohammed VI demande à la communauté internationale de «sortir de son immobilisme car les risques climatiques ne peuvent supporter plus de temps», et que «le pacte pour l’action devrait être un engagement, une obligation et une contrainte» pour les États. «Cet engagement s’inscrirait dans le cadre de la durabilité et du financement afin de protéger le climat, l’environnement et la planète toute entière», a estimé le chercheur, qui a mis en exergue l’état des lieux dans les pays en développement, qui subissent les conséquences du réchauffement climatique, dont ils ne sont pas totalement responsables, et les contraintes liées au développement.
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Dans son discours, le Roi a brillamment défendu le cas de l’Afrique, en évoquant un «système mondial toujours inéquitable». L’Afrique, a affirmé le Souverain, a reçu 30 milliards de dollars des flux annuels de financement climatique en 2020, ce qui représente moins de 12% de ses besoins. Pénalisé et défavorisé, le continent a pourtant tous les atouts pour devenir la solution climatique mondiale, «la solution aux grands défis du 21ème siècle», mais «l’absence d’une solidarité agissante ralentit considérablement l’élan de son action climatique».
D’après Badr Lazrak, ce sont «les pays africains qui supportent le lourd tribut des changements climatiques. Il faut que cette situation change». Le chercheur a noté en conclusion que le roi Mohammed VI, fidèle à sa position, a développé un véritable plaidoyer en faveur des pays africains. Il a également renouvelé «l’espoir que les États parties seront plus ambitieux» pour faire «émerger, ensemble, des solutions collectives face à ce défi commun». Dans cette perspective, le Maroc réaffirme son «engagement à poursuivre son action volontariste qui a pour visée de rester à l’avant-garde du plaidoyer certes, mais également des solutions visant à préserver l’avenir de l’humanité».