Le Polisario chez Bachar Al-Assad: nouvelles révélations sur les crimes de guerre des protégés d’Alger

Le président syrien Bachar al-Assad. 

L'ex-président syrien, Bachar al-Assad, en Syrie. . DR

Revue de presseUne enquête explosive de la journaliste néerlandaise Rena Netjes révèle de nouveau la présence de miliciens du front Polisario aux côtés du régime syrien de Bachar al-Assad en Syrie. Formés par le Hezbollah et soutenus par l’Algérie, ces terroristes auraient participé à des crimes de guerre. Cet article est une revue de presse tirée du portail de l’organisation DAWN (Democracy for the Arab World Now), fondée par Jamal Khashoggi.

Le 26/08/2025 à 18h17

Dans une enquête fouillée, la journaliste néerlandaise Rena Netjes met de nouveau en lumière la participation active de miliciens du front Polisario aux côtés du régime de Bachar al-Assad en Syrie. Une implication qui éclaire à la fois le rôle de l’Iran et du Hezbollah et le soutien de l’Algérie. Publié sur le site de l’organisation DAWN (Democracy for the Arab World Now), fondée par feu le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, l’article de Rena Netjes est intitulé «Le Polisario en Syrie: comment les combattants étrangers compliquent la justice transitionnelle?».

L’enquête révèle une réalité glaçante: des mercenaires du Polisario, formés par le Hezbollah libanais, ont participé aux offensives du régime syrien contre la population. Basée sur des années d’investigation, de recoupements de documents officiels et de témoignages, l’enquête confirme que ces combattants ont pris part à des crimes de guerre aux côtés de l’armée syrienne. Elle met également en lumière la dimension géopolitique de cette présence, qui illustre les ramifications du réseau de proxys iraniens en Syrie.

Depuis le début du conflit syrien en 2011, l’Iran a utilisé des groupes armés alliés, Hezbollah, milices chiites irakiennes, Houthis au Yémen, Hamas, pour étendre son influence et protéger le régime d’Assad. Le Front Polisario s’inscrit dans ce dispositif.

Un document syrien datant de 2012, validé par des experts, prouve que 120 combattants sahraouis de quatre brigades ont été intégrés dans l’armée arabe syrienne. D’autres sources affirment que des centaines de Polisariens ont suivi des entraînements militaires dans des camps du Hezbollah dans la vallée de la Bekaa, au Liban, apprend-on. Leur présence en Syrie ne relevait pas seulement d’un soutien militaire. Elle renforçait l’Algérie, alliée d’Assad et du Polisario.

Les révélations de Rena Netjes trouvent écho dans d’autres enquêtes internationales. En avril 2025, le Washington Post citait des responsables européens et régionaux confirmant la présence de combattants du Polisario en Syrie, entraînés par l’Iran et arrêtés depuis par les forces de sécurité syriennes.

En mai 2025, la chaîne Deutsche Welle Arabic diffusait des images inédites de miliciens sahraouis en Syrie et dévoilait un document officiel saisi dans les locaux des renseignements syriens. Des sources locales en Syrie rapportent l’arrestation de 70 combattants du Polisario et militaires algériens près d’Alep fin 2024, dont certains sont encore détenus à Idlib. Lors de leurs interrogatoires, plusieurs d’entre eux ont avoué leurs liens avec la Garde révolutionnaire iranienne et les services de renseignement algériens, ainsi que leur implication dans des crimes de guerre contre des civils syriens.

L’Algérie apparaît dans ce dossier comme un acteur clé. Outre son soutien diplomatique constant au régime Assad –elle a plaidé activement pour son retour à la Ligue arabe–, elle aurait facilité l’acheminement et la protection des miliciens sahraouis. En février dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, aurait même demandé aux autorités syriennes la libération de soldats algériens et de combattants du Polisario détenus. Une requête rejetée par Damas, qui prévoit de les juger pour crimes de guerre, indique l’enquête.

Ces révélations soulèvent un défi central pour la Syrie post-conflit: comment établir une justice transitionnelle crédible dans un contexte où des milliers de combattants étrangers, y compris du Polisario, ont participé à des exactions?

Cité par Rena Netjes, Abdel Basset Abdel Latif, président de la Commission syrienne pour la justice transitionnelle, a reconnu travailler avec Interpol et des organisations internationales afin de poursuivre non seulement Bachar al-Assad et ses proches, mais aussi les auteurs de crimes de guerre au sein des milices alliées.

Pourtant, l’ampleur des crimes, la multiplicité des acteurs impliqués et les interférences géopolitiques rendent l’effort fragile. Comme le rappelle Rena Netjes, la justice «n’est pas un luxe géopolitique mais une nécessité» pour un peuple syrien qui a souffert à la fois du régime et des agendas étrangers.

La participation de ces miliciens, formés et appuyés par l’Iran et l’Algérie, aux crimes de guerre commis en Syrie, ne relève pas d’un simple épisode périphérique. Elle symbolise la profondeur de l’ingérence de l’Iran et de l’Algérie et la persistance de dossiers non résolus qui continuent de hanter la Syrie, mais aussi et surtout le caractère éminemment terroriste du Polisario.

Par La Rédaction
Le 26/08/2025 à 18h17