Le Maroc et l’Union européenne signent un Partenariat vert, une volonté commune d’approfondir la coopération

Le Partenariat Vert a été signé, le 18 octobre 2022 à Rabat, par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, et le Vice-Président exécutif de la Commission européenne, Frans Timmerman. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 18/10/2022 à 18h48

VidéoL’Union européenne considère le Maroc comme un allié stratégique, en témoigne le premier accord de Partenariat vert qu’elle a signé, ce mardi 18 octobre 2022 à Rabat, avec le Royaume dans le but de promouvoir l’agriculture marocaine, les énergies renouvelables et le commerce.

Ce Partenariat vert est le premier accord du genre que l’UE signe avec un pays du monde arabe et d’Afrique. Il a été signé par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, et le vice-président exécutif de la Commission européenne, Frans Timmermans, en présence de plusieurs ministres marocains, Nadia Fettah Alaoui (Economie et Finance), Leila Benali (Transition énergétique et du Développement durable), Mohammed Sadiki (Agriculture) et Ryad Mezzour (Industrie et Commerce).

Nasser Bourita a estimé que le Partenariat vert «est important, il a de l’avenir et le Maroc ne s’y trompe pas». Son hôte partage la même idée. Pour le ministre marocain, le Partenariat vert, «s’insère parfaitement dans les stratégies sectorielles nationales liées à la transition énergétique, la décarbonation de l’économie, l’adaptation au changement climatique, l’économie bleue». Ce sont des thèmes «où la convergence est totale avec le Partenariat vert».

Avant d’aborder le soutien financier qu’accordera prochainement l’UE à l’agriculture marocaine, le ministre a rappelé à son interlocuteur une idée qu’il lui a récemment transmise sous l’intitulé «les crises successives nous offrent une occasion de reconstruire mieux».

«Par reconstruire mieux, j’entends se départir de certains schémas dépassés. Par reconstruire mieux, je veux dire ne pas remplacer des dépendances anciennes par de nouvelles dépendances tout aussi néfastes et par reconstruire mieux, je vise promouvoir des alternatives crédibles et fiables», a souligné Nasser Bourita,

Evoquant l’un des futurs aspects de ce partenariat, et qui concerne l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, le ministre a cité la biomasse, l’hydrogène vert, le dessalement de l’eau de mer et l’énergie marine. «Faisons le choix d’une économie sobre en carbone par l’investissement sur la technologie verte», a-t-il déclaré.

Avant de conclure, Nasser Bourita a appelé à la mobilisation «d’un appui politique et financier» au Maroc. Il s’est ainsi réjoui que «le prochain Programme d’appui à la transition énergétique au Maroc soit doté, à ce stade, de 50 millions d’euros».

Pour le prochain programme d’appui au développement écologique du secteur agricole et forestier au Maroc, le ministre a indiqué que celui-ci devrait être signé en décembre 2022 pour environ 115 millions d’euros. «En plus de ces enveloppes, la Team Europe Initiative, dédiée au Partenariat vert, offre des perspectives prometteuses avec les Etats membres et leurs organismes financiers et techniques», a-t-il précisé.

Répondant à une question posée par Le360 sur les recours juridiques des adversaires des accords signés entre l’UE et le Maroc, Nasser Bourita a répondu que le partenariat avec l’Europe «avance, car la visite au Maroc des six commissaires européens en est la démonstration. C’est un partenariat unique et de référence dans le voisinage européen».

Pour le ministre, «c’est un partenariat qui a des alliés et des amis, mais qui a également des adversaires et nous en sommes conscients des deux côtés». Le Maroc, a-t-il expliqué, «considère ce harcèlement judiciaire comme une adversité à l’égard de ce partenariat et le Maroc considère que c’est une question qu’il faut traiter avec responsabilité pour que les adversaires ne gagnent jamais».

Quant au vice-président exécutif de la Commission européenne, il a appelé le Maroc et l’UE à construire un avenir commun pour demain. «Nous voulons ce partenariat avec le Maroc, le pays le plus proche humainement, géographiquement, économiquement, politiquement et culturellement», a affirmé le Néerlandais, Frans Timmermans.

Et d’ajouter que «si l’Afrique souffre, l’Europe souffrira, si l’Afrique avance, l’Europe avancera. Et c’est cette réalité qui nous pousse à travailler ensemble, cette réalité nous pousse à chercher le partenariat avec le pays africain avec lequel nos liens sont les plus étroits».

Le vice-président a en outre estimé que «ce premier Partenariat vert entre l’UE et le Maroc est le coup d’envoi d’un développement qui veut que le destin de l’Europe et le destin de l’Afrique, qui sont intimement liés, soient des destins de prospérité, de croissance, mais de croissance soutenable, de croissance qui relève les défis d’aujourd’hui», sachant que nous sommes «confrontés à une crise climatique, une crise énergétique et une crise alimentaire». Lors d’un point de presse conjoint, les deux parties ont renouvelé leur engagement à réussir ce premier Partenariat vert.

D’autre part, Nasser Bourita a salué la nouvelle phase qui s’est ouverte avec l’Espagne, indiquant que la haute commission de coopération mixte devrait se réunir au début de l’année 2023 à Rabat sous la présidence des chefs de gouvernement du Maroc et d’Espagne. Cela constitue «un moment important de la relation bilatérale», car les deux parties auront le temps de «préparer un forum parlementaire, un forum d’affaires», a-t-il expliqué.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 18/10/2022 à 18h48