Le groupe terroriste de Belmokhtar accuse Alger d'avoir violé l'accord sur In Amenas

Mokhtar Belmokhtar, alias "Al Aâwar"

Mokhtar Belmokhtar, alias Al Aâwar . dr

Les jihadistes d'Al Mourabitoune (groupe de Belmokhtar) et d'Al Qaïda au Maghreb islamique ont fait une révélation fracassante en accusant les autorités algériennes d'avoir violé un accord selon lequel elles devaient laisser la vie sauve aux otages du complexe gazier In Amenas, contre une rançon.

Le 21/03/2016 à 11h31

Dans une conversation téléphonique dont des extraits ont été diffusés, dimanche soir, par Medi1TV, le groupe de Mokhtar Belmokhtar a livré deux messages, l'un confirmant l'existence de relations et d'une coordination avec les autorités algériennes sur tout ce qui concerne le terrorisme dans la région, et le second accusant les militaires de la 6e région du sud algérien d'avoir trahi l'accord qui aurait pu assurer la survie des otages.

Voici un extrait de cet échange téléphonique entre Belmokhtar et Abderrahman, l'un des chefs du goupe des terroristes : "Laissez en vie les otages, déplacez-les vers une autre zone, mais plantez préalablement des mines pour couvrir votre fuite. Contactez les familles (des otages). Je suis toujours en contact avec un responsable sécuritaire algérien".

Selon Abderrahman Mekkaoui, expert en affaires militaires, interrogé depuis Paris par Medi1TV, le général Chrif Abderrazak, commandant de la 6e région militaire du sud algérien, est "l'un des responsables du carnage du complexe gazier d'In Amenas".Le 16 janvier 2013, rappelle-t-on, un groupe de 32 islamistes avait pris en otages des centaines d'employés du complexe d'In Amenas. L'armée algérienne lancera, trois jours plus tard, un assaut meutrier. 40 employés de dix nationalités différentes, dont 10 Japonais, ont été tués, ainsi que 29 assaillants.

La rupture d'un deal conclu par les militaires algériens avec les jihadistes a provoqué cet assaut meurtrier. Les révélations de la télévision interviennent après l'attaque, vendredi, par les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d'un site gazier du sud de l'Algérie, trois ans après le carnage d'In Amenas dont serait accusée l'armée algérienne.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 21/03/2016 à 11h31