Cette présumée «victoire» est en fait une diversion outre-atlantique pour cacher les multiples coups de massue que les pantins de Tindouf et leurs maîtres à Alger ne cessent de recevoir, sur le terrain et dans les arènes diplomatiques sur les cinq continents.
Ce que l’APS a omis de rappeler dans ses dépêches euphoriques, c’est la nature idéologique des deux gouvernements en place au Pérou et en Bolivie, parce qu'il s'agit de ces deux pays-là. Deux gouvernements qui se nourrissent encore des idées marxistes, qui évoluent dans les schémas idéologiques des années 60 et 70 du siècle passé, et qui ignorent que la guerre froide est finie depuis des décennies et que le mur de Berlin est un musée à ciel ouvert qui témoigne d'une évidente faillite de cette idéologie.
A Lima comme à La Paz, la reprise des relations avec une entité qui n’a aucune existence sur le terrain relève, à l’évidence, d’une démarche surannée et purement doctrinale. Les initiateurs de ces décisions ne doivent certainement pas ignorer que leurs décisions relèvent davantage de l'effet d’annonce, à l’image des vieux mouvements de la guérilla sud-américaine dont ils sont les héritiers zélés. Un effet d’annonce qui n’a aucune prise sur la réalité.
Un seul point suffirait peut-être pour comprendre la nature obsolète et anti-démocratique des deux gouvernements. A Lima comme à La Paz, le véritable pouvoir n’est pas exercé par les présidents en place, respectivement Pedro Castillo et Luis Arce. Les deux chefs d’Etat se trouvent sous l’emprise des leaders des partis qui les ont portés à la présidence.
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On est tenté de dire que les deux présidents se trouvent là où ils sont par défaut. Pedro Castillo, un instituteur syndicalisé, a été choisi par le chef du parti, Vladimir Cerron, qui ne pouvait se présenter parce qu’il était sous le coup d’une condamnation pour corruption.
Luis Arce a été choisi lui parce que son mentor, Evo Morales, avait été chassé du pays par une foule en furie, en raison d’un scrutin falsifié qui allait lui permettre de rempiler, à l’algérienne, pour un quatrième mandat en 2019.
Au Pérou, la presse et l’opposition dénoncent sans cesse le fait que les rênes du pouvoir sont entre les mains du fondateur du parti «Perú Libre», Vladimir Cerron. Les accointances de ce dernier avec les anciens marxistes du Sentier Lumineux et de ses héritiers du Movadef, sont de notoriété publique.
Un sondage publié vendredi dernier indique que la majorité des Péruviens sont convaincus que c’est Vladimir Cerrón, qui «dirige réellement le gouvernement».
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Plusieurs ministres péruviens, dont le premier d’entre eux Guido Bellido, choisis par Vladimir Cerron, sont poursuivis par la justice péruvienne pour «apologie du terrorisme» et «appartenance» à des groupes qui ont terrorisé le pays par le passé.
Dans ce même sondage, 63% des Péruviens affirment être convaincus que «des ministres ont des liens avec le terrorisme». Plusieurs politiciens péruviens ont dénoncé au cours des derniers mois la nomination de ces ministres qui ont flirté par le passé avec des organisations terroristes ou qui ne cachent pas leur sympathie avec des terroristes disparus.
La décision de rétablissement des relations avec le polisario a surpris le Parlement à Lima, qui a immédiatement convoqué le ministre des Affaires étrangères pour des explications. Le spectacle de contorsionnisme, donné lundi dernier par le chef de la diplomatie, n’a pas convaincu les députés du bien-fondé de la décision prise par le gouvernement.
Le ministre a été recalé et devra repasser devant eux, au cours d'une session où il tentera d’expliquer cette décision inexplicable, sauf par l’idéologie. Une décision qui ignore les véritables intérêts du Pérou.
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Le modèle suprême de Vladimir Cerron et de ses ouailles, fraîchement installés au pouvoir, se trouve à Caracas et à La Havane. L’opposition les accuse de vouloir transformer le Pérou en le Venezuela de Nicolas Maduro, avec ses 5 millions de réfugiés dispersés dans tous les pays du sous-continent, ses difficultés économiques inextricables et son taux d’inflation (de l'ordre de 3000%) qui dépasse l’entendement.
En Bolivie, le panorama n’est pas plus reluisant. Le véritable pouvoir, là aussi, est exercé par le chef du Mouvement vers le socialisme (MAS) –oui, cela existe encore en Amérique du Sud-, Evo Morales. Chassé du pouvoir après sa tentative de se faire élire en 2019 pour un quatrième mandat et exilé au Mexique et en Argentine pendant plus d’un an, Evo Morales était revenu à La Paz après l’accession de son poulain Luis Arce au pouvoir. Là aussi, l’opposition dénonce sans cesse que le pouvoir est exercé par une personne qui n’a obtenu aucun vote. L’antithèse de la démocratie dans toute sa splendeur.
Comme les Péruviens, les Boliviens observent, impuissants, comment le pouvoir place leur pays dans l’orbite du dictateur vénézuélien Nicolas Maduro en contrepartie de quelques gallons de pétrole. Perú Libre et le MAS sont deux formations qui s’identifient à la mouvance latino-américaine de partis de gauche qui pensent que l’idéologie pourrait encore constituer un moteur de l’histoire.
C’est dans ce contexte qu’il faut lire leur décision de rétablir des relations avec une entité chimérique. Il faudrait peut-être leur rappeler que leur décision ne changera rien à la réalité sur le terrain. Une réalité qui fait que le Sahara est dans son Maroc et que le Maroc est dans son Sahara. Que les Sahraouis, avec une participation massive aux élections, apportent tous les cinq ans la preuve de leur appartenance au Royaume. Que la marche du développement bat son plein dans les Provinces du Sud sans attendre la décision de qui que ce soit. Et que, enfin, Alea jacta est.