Pour le haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, l’histoire témoignera que le Roi Mohammed VI n’est jamais intervenu dans le fonctionnement de son établissement et n’a jamais imposé de méthode de travail, ni de présentation des résultats du recensement.
En revanche, précise Lahlimi, les chefs de gouvernement qui se sont succédé durant son mandat à la tête du HCP ont demandé au Roi sa révocation, rapporte Assabah dans son édition du week-end (du 31 août au 1er septembre).
Intervenant jeudi dernier lors d’une conférence de presse, le Haut-commissaire a souligné avoir «reçu des coups bas émanant de plusieurs ministres quand il présentait des résultats négatifs sur les taux de croissance et de chômage». Abordant les accusations formulées par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, sur l’exclusion de certains chercheurs du recensement en raison de leur appartenance politique, Lahlimi a indiqué qu’il existait des critères objectifs dans le choix des participants sachant que «le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) n’est ni de droite ni de gauche».
Ce même Benkirane avait «soutenu le ministre de l’Intérieur» quand il s’est opposé à sa méthode de la présentation des données du recensement de 2014. «Je me suis alors cramponné à ma position en réaffirmant que le HCP est un organe qui ne dépend pas du gouvernement».
Concernant les craintes des citoyens de se retrouver privés de l’aide directe ou épinglés en matière d’évasion fiscale, Lahlimi a indiqué qu’il n’y avait aucun rapport entre le recensement et le Registre social unifié: «Les réponses des citoyens sont protégées par les méthodes de cryptage programmées sur des tablettes électroniques qui ne divulguent pas les noms des sondés». Il a, en outre, précisé que le recensement n’imposera pas de nouveaux impôts aux acteurs économiques.
Répondant aux accusations du président de l’Association marocaine des droits de l’homme, Aziz Ghali, sur «l’exploitation des enseignants» qui participeront au RGPH, Lahlimi a souligné que les enseignants représentent 32% des 55.000 participants à cette opération et qu’ils ont toujours été à la tête des défenseurs des affaires nationales, relaie Assabah.
Le Haut-commissaire au plan a par ailleurs nié l’existence de toute manipulation du budget alloué au RGPH, y compris le marché par entente directe relatif à l’acquisition de 55.000 tablettes électroniques. «J’ai veillé personnellement à accompagner les commissions d’inspection de l’opération du recensement et quiconque peut témoigner que je n’ai jamais été impliqué dans aucune affaire de dilapidation des deniers publics», a conclu le haut-commissaire au Plan.