La retraite des parlementaires divise toujours la majorité

Le Parlement marocain.

Le Parlement marocain. . DR

Kiosque 360. La polémique provoquée par la formule de Charafat Afilal sur la retraite des parlementaires divise toujours la majorité. Bien plus, elle s’est répandue à la coalition gouvernementale, la faisant entrer en zone de turbulences.

Le 02/03/2018 à 21h37

«La retraite des parlementaires ne se limite qu’à deux sous». C’est cette formule prononcée par la secrétaire d’Etat chargée de l’eau dans le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani, Charafat Afilal, lors d’une émission télévisée, qui avait provoqué la polémique sur les réseaux sociaux et suscité l’indignation de l’opinion publique, avant que la question ne prenne le chemin de l’Hémicycle quelques mois plus tard.

Car ce n’est qu’en septembre 2017 que l’institution législative a été saisie officiellement par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), l’informant que la caisse gérant les retraites des députés ne disposait que de 300.000 dirhams et lui annonçant la suspension de versement des pensions. Cette bombe mettra le nouveau président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, devant une problématique complexe.

Dès ses premiers jours au Perchoir, le président usfpiste a été interpellé par la coordination des anciens parlementaires, qui l’avait menacé de porter l’affaire devant la justice administrative de Rabat et d’organiser des manifestations de colère devant le siège de l’institution législative, rapporte le quotidien Al Ahdath dans son édition du week-end des 3 et 4 mars.

Ainsi, au moment où les anciens parlementaires sont montés au créneau pour protester, ceux qui étaient encore en exercice n’ont pas pu coordonner leurs actions en vue de trouver une formule appropriée pour sauver le navire. Les uns défendaient la thèse selon laquelle la retraite des parlementaires était méritée, dans la mesure où la caisse les gérant ponctionnait la somme de 5800 dirhams sur le salaire de chaque membre et que la Chambre des représentants versait l’équivalent de la même somme durant plusieurs mandats. L’autre camp, celui du PJD, demandait la suppression pure et simple de ces retraites, en raison de la faillite de la caisse qui les gère.

Un projet de loi a donc été déposé dans ce sens, poursuit le quotidien qui a réservé un dossier spécial à cette problématique. Cette approche a même été soutenue par Saâd-Eddine El Othmani, qui avait annoncé que le gouvernement ne versait rien pour alimenter la caisse des retraites des parlementaires. La question est alors sortie des murs du siège de l’Hémicycle pour atteindre les états-majors des partis politiques composant la coalition gouvernementale. Ainsi, le PJD a demandé la suppression des retraites alors que ses autres alliés proposaient des réformes.

Du coup, une crise a éclaté au sein de la coalition gouvernementale. Il a fallu de sinueux débats pour que le secrétariat général du gouvernement accepte de geler son projet de suppression des retraites pour ouvrir la voie à une réforme. Les deux parties en sont donc à ce stade. Le chantier n’est pas encore lancé. Et les débats autour de cette nouvelle réforme s’annoncent du moins houleux.

Par Mohamed Younsi
Le 02/03/2018 à 21h37

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90% du temps consacré au parlement par ces gents là et réservé à leurs propres intérêts! Où est ce qu'elle est la représentation du peuple vis à vis de l'état? Ils ne se sont pas limités á des salaires exorbitants, des avantages innombrables et une immunité sans pareil à travers les nations; ils veulent tout oubliant par lá le citoyen qui les a casé dans ces coins du parlement. L'État est aussi responsable de ce qui se passe.

C le peuple qui les a élus donc il faut réspecter son avis à ce propos:la suppression !

En principe les parlementaires ne devraient pas légiférer pour eux mêmes. Il y a collision d'intérêts. La loi interdit les collisions d'intérêts. Comme c'est une rente de situation c'est difficile à gérer. Ce n'est pas une affaire constitutionnelle pour passer par un referendum. Donc qui dit rente dit illégal donc suppression et annulation pures et simples.

Honte aux honorables élus qui réservent plus de plage horaire à assurer leurs arrières qu'à défendre les intérêts des citoyens qui les ont élus et à légiférer pour combler les vides juridiqes immenses dont souffre le paysage social, professionnel et économique du Maroc, sachant pertinemment que nos honorables élus, en dépit de leur appartenance politique, savent comme tout le monde que leur action est strictement bénévole. Tout au plus ils ont droit à des indemnités temporaires liées à leur statut tout aussi temporaire. Aspirer à une telle rente relève du domaine des privilèges indûment perçus pour ne pas dire plus par pudeur qui semble faire défaut à la plupart dentre eux /elles. Il serait d'ailleurs judicieux de vérifier la constitutionnalité d'une telle action. Et dire que des militaires, des agents de police, des infirmiers, des enseignants, des médecins, des employés, des ouvriers, des agents de services, des ouvriers, des artisans et dautres forces actives et productives versent des cotisations mensuelles durant des années et des années pour percevoir au bout de leur vie, échéance que l'on veut retarder au maximum, une pension méritée quicouvre rarement les besoins de la quasi majorité des retraités . Rendez-vous aux prochaines échéances electorales.

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