On se souvient de ses accents exaltés quand il accusait «des espions venus de chez le makhzen marocain» d’avoir mis le feu dans les forêts algériennes. Le blogueur algérien, Saïd Bensedira, est devenu l’un des relais préférés du nouveau régime pour diffuser sa propagande anti-marocaine. Autrefois très critique envers le régime algérien, il a retourné sa veste moyennant une offre que lui a faite le conseiller aux affaires juridiques et judiciaires à la présidence algérienne, Boualem Boualem, a appris Le360 de ses sources à Alger.
Boualem Boualem a dépêché un émissaire auprès de Saïd Bensedira, qui vit à Londres, en vue de lui faire part de la disposition du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, à discuter du projet de création d’une chaîne satellitaire en Europe et de lui fournir les fonds nécessaires. Saïd Bensedira, qui nourrissait depuis des années le projet de fonder une chaîne de télévision, a accepté l’offre avec enthousiasme.
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Selon nos sources, Bensedira s’est même félicité de la politique anti-marocaine, menée par Abdelmadjid Tebboune qui a désigné Chafik Mesbah à la tête de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, une entité dont la principale mission est d’appuyer la diplomatie algérienne dans le torpillage de l’intégrité territoriale du Maroc.
Bensedira a ajouté que la nouvelle chaîne de télévision aura également pour objectif de contrer l’action des opposants algériens, établis à l’étranger. En particulier l’ancien diplomate algérien exilé à Londres, Larbi Zitout, l’ancien officier de la sécurité militaire algérienne Hicham Aboud, réfugié politique en France, et le blogueur Amir Boukhors, alias Amir Dz, qu’il accuse d’être à la solde du Maroc.
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L’émissaire de Boualem Boualem a proposé à Saïd Bensedira de se déplacer à Alger pour finaliser le projet de création de la chaîne de télévision. Contre toute attente, Saïd Bensedira a décliné l’invitation de venir à Alger et a proposé une rencontre à Paris, Londres ou Genève. Ainsi, l’homme qui passe son temps à tresser des lauriers au président Tebboune et au chef d’état-major, le général Saïd Chengriha, refuge de se déplacer dans cette Algérie qu’il appelle de toutes ses forces à défendre contre le péril marocain. De quoi a-t-il peur? Des espions marocains qui ont mis le feu aux forêts algériennes? Des drones israéliens?
Si Saïd Bensedira refuse de se rendre en Algérie, c’est qu’il ne fait pas confiance au régime algérien. En effet, comme révélé par Le360, l’ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, les services de contre-espionnage algérien), Wassini Bouazza, arrêté au mois d’avril et condamné à huit ans de prison ferme, avait soumis au président Tebboune, nouvellement élu, le plan d’une opération spéciale visant à assassiner Saïd Bensedira et Mohamed Larbi Zitout. Selon nos sources, deux pistes ont été envisagées par les services de Wassini Bouazza pour «diversifier le mode opératoire dans l’élimination des deux cibles»: l’empoisonnement et l’accident mortel de la circulation. Cette opération, qui n’a pas abouti sans doute en raison du limogeage brutal de Wassini Bouazza, aurait reçu l’aval du président algérien.
Au lieu de poursuivre ses inepties contre le Maroc, le blogueur Saïd Bensedira ferait mieux d’expliquer pourquoi il refuse de se rendre dans cette Algérie qu’il prétend défendre contre le Royaume.