Invité du Grand Format – Le360, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a rappelé la constance de la position française sur le Sahara marocain. Celle-ci s’ancre en 2007, lorsque le Royaume a soumis aux Nations unies son initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine. Après la Marche verte de 1975, «la France a été aux côtés du Maroc», a-t-il souligné, rappelant qu’en 2007, Paris fut «le premier à dire que c’était un bon plan» et, durant des années, le seul à l’affirmer publiquement. Plus récemment, en 2024, dans le cadre de la refondation du partenariat bilatéral, le président de la République a réitéré que «le présent et l’avenir de ces territoires s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine».
Sur le volet onusien, le diplomate a détaillé les tractations ayant entouré l’adoption de la résolution du 31 octobre. La France, a-t-il dit, s’est «battue» avec plusieurs partenaires pour préserver, dans le libellé final, la référence explicite à la «souveraineté marocaine». Paris a également œuvré au ralliement de nouveaux soutiens, citant la Slovénie, afin d’élargir la coalition d’appui au Conseil de sécurité. Cette mobilisation, conduite «à tous les niveaux» avec les États-Unis et d’autres capitales, visait un objectif unique: faire refléter sans ambiguïté, dans la résolution, l’initiative marocaine d’autonomie sous souveraineté marocaine. Et l’ambassadeur d’assurer: la France poursuivra ses efforts pour renforcer, sur la scène internationale, l’assise politique et diplomatique de cette orientation.
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Au-delà du registre diplomatique, Christophe Lecourtier a mis en relief la traduction économique de cette convergence stratégique dans les provinces du Sud. Il a évoqué la mise en service de la centrale éolienne de Dakhla destinée à alimenter la future station de dessalement, ainsi que le Forum de Dakhla, qui a récemment réuni des opérateurs français et marocains. «La position de la France, c’est d’être présente dans tous les domaines: un allié engagé, fidèle et concret», a insisté l’ambassadeur. Il a rappelé l’ampleur du partenariat industriel — l’usine Renault de Tanger qui fait du Maroc un pôle d’assemblage majeur dans la région; la filière aéronautique avec Safran à Casablanca (moteurs, équipements, maintenance) — et les chaînes de valeur partagées qui en découlent.
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La relation bilatérale s’exprime aussi dans la diplomatie d’influence et la coopération éducative et culturelle: plus de cinquante établissements d’enseignement scolarisant quelque 50.000 jeunes, et un maillage de douze Instituts français sur l’ensemble du territoire. «Notre objectif est de demeurer le partenaire de référence de celles et ceux qui partagent avec nous la francophonie, en allant à la rencontre des Marocaines et des Marocains — en priorité les jeunes — là où ils vivent et travaillent», a poursuivi le diplomate. L’offre culturelle, a-t-il précisé, couvre les arts de la scène, la musique, le cinéma, les arts plastiques et le jeu vidéo: «Une offre qui ne soit pas l’illustration de ‘la France qui parle au Maroc’, mais plutôt celle de ‘la France qui co-construit avec les Marocains d’aujourd’hui de la création culturelle’».
En filigrane, le message est clair: continuité de la doctrine française sur le Sahara, intensification du plaidoyer multilatéral, et approfondissement d’un partenariat économique et culturel qui ancre, dans la durée, une communauté d’intérêts et de projets entre Rabat et Paris.








