Gouvernement: El Othmani fait sauter les blocages

Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement. 

Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement.  . DR

Revue de presseKiosque360. El Othmani met fin à plus de 5 mois de blocages en acceptant notamment les conditions de Aziz Akhannouch. Le prochain gouvernement se composera de six partis et une commission planche actuellement sur la répartition des portefeuilles et la déclaration gouvernementale.

Le 27/03/2017 à 02h01

Quelques jours ont suffi à Saâd-Eddine El Othmani pour mettre fin à un blocage de plus de cinq mois. Le nouveau chef du gouvernement chargé de la constitution du gouvernement a tout bonnement accepté les conditions refusées jusque-là par son prédécesseur Abdelilah Benkirane. Il a annoncé ce samedi 25 mars une majorité avec six partis comprenant l’USFP.

Un rebondissement qui fait la Une de tous les quotidiens arabophones de ce lundi 27 mars. «El Othmani se rebelle contre les conditions de Benkirane et accepte Lachgar dans sa majorité». C’est ainsi que titre le quotidien Al Massae avançant que les membres du PJD ont passé une soirée mouvementée après que les autres partis ont réussi à soumettre le parti de la lampe à leurs conditions.

Choquée par la décision d’El Othmani, une grande partie des membres du PJD a réclamé la tenue d’une session extraordinaire du Conseil national. Quand d’autres ont désigné El Othmani et les membres du secrétariat général comme responsables de ce qu’ils considèrent comme une mauvaise interprétation du mandat qui leur a été accordé par le parlement du parti.

Pour Akhbar Al Yaoum, quotidien réputé proche du PJD, El Othmani a donné naissance à une majorité à deux têtes. Le quotidien s’interroge sur les secrets de la soumission d’El Othmani aux conditions des partis alors que le communiqué du secrétariat général du parti de la lampe et les déclarations de ses membres stipulaient clairement qu’il n’y aurait point de gouvernement avec les mêmes conditions.

Selon la publication, la question a été posée au chef du gouvernement qui a tenté de l’esquiver avant d’affirmer que c’est une «décision souveraine» sans plus d’explications. «Le grand gagnant c’est Aziz Akhannouch», a déclaré à Akhbar Al Yaoum, Mustapha Sehimi, politologue. Pour ce dernier, «ce sera un gouvernement à deux têtes et une suprématie pour le patron du RNI qui intègre la majorité avec une alliance de quatre partis».

Le Maroc connait désormais la majorité qui composera son 32e gouvernement. La liste lors des ministrables devrait se préciser dans les prochains jours.

À en croire les sources du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, le gouvernement d’El Othmani sera annoncé au cours des deux prochains jours. Même la déclaration gouvernementale serait déjà en cours de finalisation puisque les contacts entre El Othmani et les autres chefs de partis n’ont pas cessé. 

Assabah, citant un membre du secrétariat général du PJD, affirme que la structure du gouvernement subira quelques modifications: le poste de ministre délégué sera supprimé sauf pour ce qui concerne les ministères de souveraineté. Par ailleurs, le poste de secrétaire d’État fera son grand retour.

El Othmani aurait proposé, selon les premières indiscrétions, que chaque parti garde les portefeuilles gérés dans le gouvernement précédent. Selon les différents médias, dont Assabah, quotidien proche du milieu libéral, ce gouvernement comptera 30 ministres. Une commission économique composée des six partis de la majorité planche sur la répartition des portefeuilles et la déclaration gouvernementale.

Assabah évoque 10 portefeuilles pour le PJD, 6 pour le RNI, 2 ministères pour le PPS et 2 pour l’USFP. Al Akhbar avance pour sa part 9 ministères pour le PJD, 6 pour le RNI, 4 pour le MP, 3 pour l’USPF, 2 pour le PPS et 2 pour l’UC.

Par ailleurs, les six partis seraient assez avancés en ce qui concerne la liste des ministres qui composeront le prochain gouvernement. Le PJD a tenu ce samedi une réunion au siège du parti pour choisir ses ministrables.

Selon Assabah, Aziz Rabbah est arrivé premier au terme des élections de la commission de choix des ministrables PJD. Tous «les ministres» PJD ont obtenu des votes qui leur permettent de rempiler pour un second mandat ministériel. Parmi les nouveaux noms figureraient ceux de Abdelali Hamiddine, Mohamed Yatim et Maelainine Amina.

Par Fayza Senhaji
Le 27/03/2017 à 02h01