“Casablanca est la ville des disparités par excellence (...), la ville de toutes les contradictions”. C’est en ces termes que le professeur universitaire à la faculté de droit de Salé, Rachid Lbakr, décrit la métropole dans son analyse de la gestion de la ville, publiée dans la livraison du 19 janvier d’Al Massae.
D’après cet universitaire, la gestion de Casablanca a connu un tournant depuis la mise en place du système d’unité de ville. Ce système prévoit de concentrer toutes les prérogatives de gestion des grands projets entre les mains du Conseil communal, appelé communément Conseil de la ville, dirigé par un président, le maire en d’autres termes, qui bénéficie de larges prérogatives.
Selon la même source, ce système est venu remplacer le groupe urbain. Cette entité était chargée de gérer et réaliser les grands projets et structurer la ville. Mais face à son incapacité à remplir cette mission, elle a été remplacée par le système d’unité de ville. Inspiré de l’expérience française, ce système a été mis en place pour faire face aux dysfonctionnements de l’ancien système.
Ces dysfonctionnements sont, selon le professeur universitaire, les conséquences des conflits politiques et des calculs électoraux. Ce qui a poussé l’Etat à prendre en charge ce dossier, puisque Casablanca n’appartient pas seulement aux Casablancais, mais aussi à tous les Marocains, étant considérée comme le pilier économique et commercial du Royaume.
L’universitaire explique en outre que le système d’unité de ville n’est pas propre à la métropole, mais concerne également les autres grandes villes, à savoir Tanger, Fès, Marrakech, Rabat et Salé. Mais les yeux sont restés rivés sur Casablanca, puisqu’elle était considérée comme la principale expérience. En d’autres termes, ce qui réussit à Casablanca va réussir dans les autres villes, et ce qui échoue à Casablanca est voué à l’échec ailleurs.
Dans son analyse, le professeur universitaire relève plusieurs facteurs responsables des dysfonctionnements constatés dans la gestion de la ville de Casablanca. Parmi eux, l’absence de gouvernance financière, l’absence d’une stratégie unifiée, validée par toutes les parties prenantes. Cette stratégie, poursuit le professeur, devrait statuer sur la gestion du commerce informel et l’occupation de l’espace public.
En conclusion de son analyse, le professeur universitaire affirme que le problème de la gestion de Casablanca ne réside pas dans les ressources financières, mais dans leur gestion et leur distribution équitable.