«Gaza, des découvertes surprenantes»

Une marche de soutien aux palestiniens à Rabat.. Brahim Taougar - Le360

Revue de presseLes Marocains ont découvert à travers la guerre mortifère de Gaza qu’il existe parmi eux «de valeureux soldats qui réclament l’ouverture des frontières entre le Maroc et la Palestine »… «notre voisin la Palestine». Cet article est un extrait d’un éditorial d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 22/10/2023 à 22h00

La guerre de Gaza a fait découvrir aux Marocains qu’il existe parmi leurs compatriotes certains qui appellent avec sérieux via Facebook à boycotter immédiatement ce même Facebook. D’autres appellent à travers X, anciennement twitter, à boycotter immédiatement X, rapporte l’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia don son édition du 23 octobre.

Les Marocains ont découvert, aussi, à travers cette guerre mortifère qu’il existe parmi eux de valeureux soldats, qui n’ont jamais vu un fusil, et qui réclament l’ouverture des frontières entre le Maroc et la Palestine… «notre voisin la Palestine». Comme le dit le Hadith «la religion est le bon conseil» les Marocains pourront conseiller ces «guerriers de la toile»,qui sont convaincus par l’idée du Jihad, de prendre l’avion vers l’Égypte, la Jordanie ou Israël via sa compagnie El Al pour rejoindre, avec d’autres moyens, le front.

Les Marocains ont découvert également de nouveaux lecteurs, d’un genre particulier, du grand écrivain marocain Tahar Benjelloun. L’homme avait écrit un article dans la revue française Le Point dans lequel il a donné son opinion sur ce qui se passe à Gaza en affirmant que «Hamas avec l’aide de l’Iran a assassiné la cause palestinienne et tous les rêves de la paix avec la façon dont il a traité les civils». Certes, il s’agit d’une simple opinion que toute personne pourrait contredire s’il possède des arguments solides à faire valoir. Mais les nouveaux lecteurs de Tahar Benjelloun développent comme seul argumentaire l’insulte.

Du coup, poursuit l’éditorialiste d’Al Ahdath Al Maghribia, ces nouveaux lecteurs ont qualifié Tahar Benjelloun de «chien», de «traitre sioniste» et «d’agent de la France et d’Israël».

Les Marocains ont découvert aussi qu’il ont laissé au bord de la route leur conscience collective et ont enterré l’esprit critique pour adopter avec force une approche sentimentale. Cet état maladif qui a poussé les autres à porter un regard négatif, voire à traiter les Marocains avec mépris. L’humoriste égyptien Bassem Youssef a été sincère quand il a appris que tout le monde arabe lui a rendu hommage et l’a remerciée pour son brillant passage dans l’émission «sans censure» animée par le britannique Piers Morgan.

L’humoriste, qui était interrogé sur la guerre de Gaza, a répondu à ce flot d’éloges «celui qui vit avec les éloges des gens mourra avec leurs calomnies. Demain ils se retourneront encore une fois contre moi». Quant aux Marocains, il ont redécouvert l’approche sentimentale qui a été à l’origine de toutes les déceptions de leurs ancêtres et qu’ils légueront à leurs enfants et leurs petits enfant avec ces chants, ces slogans et ces poésies jusqu’à la fin des temps.

Par Hassan Benadad
Le 22/10/2023 à 22h00