Le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Fès a décidé de poursuivre en état d’arrestation Nabila El Mahioute, coordinatrice régionale du parti Mouvement démocratique social (MDS) dans la région Fès-Meknès. Le magistrat a, en conséquence, ordonné sa mise en détention préventive à la prison de Bourkaiz.
Selon Al Akhbar de ce mercredi 3 avril 2024, dans l’attente de la tenue de son procès, le comité d’arbitrage de cette formation politique, dirigée par Abdessamad Archane, a procédé au «gel» de l’adhésion de cette dirigeante locale. Une décision identique a été prise par l’Organisation de la femme démocrate et sociale, un mouvement affilié à ce parti.
D’après des interlocuteurs contactés par le quotidien, les poursuites judiciaires qui ont été engagées à l’encontre de Nabila El Mahioute, qui dirige un cabinet de comptabilité, font suite à une plainte qui avait été déposée par le directeur régional des impôts de Fès, auprès du parquet près le tribunal de première instance de cette ville.
Dans cette plainte, le représentant régional de la Direction générale des impôts (DGI) a accusé la mise en cause de manipuler des déclarations fiscales et de détourner des fonds que lui confiaient ses clients, ont indiqué les sources d’Al Akhbar.
L’un des clients du cabinet que dirigeait Nabila El Mahioute l’avait chargée de payer les impôts sur le revenu qu’il devait à l’administration fiscale pour les exercices 2017 et 2018, et d’intervenir auprès de cette même administration, afin de lui éviter de payer des amendes, dues aux retards qu’il avait eus à s’acquitter de ces sommes.
Pour mener à bien cette mission, la dirigeante du cabinet de comptabilité avait exigé de son client le paiement, en espèces, d’une somme de 180.000 dirhams, dont il s’était acquitté en trois fois.
Malgré cela, il avait continué à recevoir des courriers de l’administration fiscale, qui l’exhortait à régler le montant de l’Impôt sur les sociétés (IS) qu’il devait à cette administration.
Le parquet de Fès avait, par ailleurs, reçu d’autres plaintes, émanant d’anciens clients du cabinet dirigé par Nabila El Mahioute. Tous témoignaient de diverses fraudes, de manipulations ou encore d’escroqueries.
Sur la base de ces plaintes, le parquet a décidé de poursuivre la mise en cause en état d’arrestation.
D’après les premiers éléments de l’enquête, un autre individu, quant à lui en état de fuite, est soupçonné d’être impliqué dans la falsification de documents liés à ces affaires.
Selon les informations recueillies par Al Akhbar, la dirigeante de ce cabinet de comptabilité l’avait chargé de préparer des reçus, à partir d’informations qu’elle lui communiquait.