Fès: Abdeslam Bekkali, président du Conseil communal, notifié d’une interdiction de quitter le territoire national

Abdeslam Bekkali, maire de Fès.

Abdeslam Bekkali, président du Conseil communal de Fès.

Revue de pressePrésident du Conseil communal de Fès, Abdeslam Bekkali, mais aussi Hassan Tazi Chalal, président du Conseil préfectoral de cette ville, se sont vus notifier d’une mesure d’interdiction de sortie du territoire national. Les deux élus du Rassemblement national des indépendants (RNI, majorité) sont soupçonnés d’être impliqués dans un réseau de détournement de fonds. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 10/01/2024 à 19h33

Le procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès a donné ses instructions pour que Abdeslam Bekkali, président du Conseil communal de Fès, ainsi que Hassan Tazi Chalal, président du Conseil préfectoral de cette ville, soient notifiés d’une interdiction de quitter le territoire national.

Selon Al Akhbar de ce jeudi 11 janvier 2024, les deux élus, appartenant au RNI, ont été inculpés après le démantèlement d’un réseau criminel qui s’était spécialisé dans une série d’extorsions de fonds, sur une ligne budgétaire débloquée par l’État, réservée à la création d’emplois: le programme Awrach.

Ce réseau se compose de neuf individus, dont cinq sont poursuivis en état d’arrestation, et quatre en état de liberté provisoire. Auditionnés par la police judiciaire, les accusés ont déclaré que le président du Conseil communal de Fès, Abdeslam Bekkali, et le président du Conseil préfectoral de cette ville, Hassan Tazi Chalal, imposaient le recrutement de salariés fictifs à des associations qui avaient bénéficié d’une subvention du programme Awrach.

Les deux élus sont aussi soupçonnés d’avoir détourné un don accordé à une association de Fès, Hilal El Kheir, dirigée par Hassan Tazi Chalal, président du Conseil préfectoral de Fès.

Les chefs d’inculpation requis contre les accusés sont les suivants: «constitution d’une bande criminelle», «dilapidation de deniers publics», «trafic d’influence», «corruption» et «chantage».

Le scandale a éclaté quand la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) a fourni des informations à la Police judiciaire de Fès sur des détournements de fonds réservés au programme Awrach, par des représentants d’associations issues de la société civile de Fès.

Selon des informations recueillies par Al Akhbar, les présidents des associations incriminées imposaient à des travailleurs occasionnels de reverser un tribut mensuel de 300 dirhams, directement ponctionné sur leurs salaires.

Al Akhbar explique que les dirigeants de ces associations ont, de plus, enregistré dans la seconde phase du programme Awrach des individus qui avaient déjà bénéficié de la première phase de ce programme, en faisant usage d’identités différentes, en contrepartie d’un tribut qu’ils leur reversaient.

L’argent collecté auprès de ces travailleurs, occasionnels ou fictifs, se retrouvait à être partagé entre les dirigeants et les membres de ces associations.

Ceux-ci avaient aussi pour habitude de s’accaparer les cartes bancaires de travailleurs fictivement inscrits, pour retirer l’argent qui avait été transféré sur le compte spécial d’Awrach, ouvert à cet effet.

Suite à des informations fournies par des salariés embauchés selon les critères de ce programme, les éléments de la BNPJ ont effectué une perquisition au domicile du dirigeant d’une association, où ils ont découvert, gardés par son épouse, pas moins de 36 cartes bancaires, ainsi qu’une liste comportant leur code.

Son mari utilisait ces cartes bancaires pour retirer à un guichet automatique le montant des salaires des employés fictifs.

Par Hassan Benadad
Le 10/01/2024 à 19h33