Le wali de la région de Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, a initié une refonte profonde du système de gestion des infrastructures sportives, mettant un terme à des décennies de pratiques opaques. Cette décision sonne le glas de la rente sportive et du mariage d’intérêts entre politique et gestion associative, écartant ainsi les gestionnaires en place, qu’il s’agisse de sociétés ou d’associations, de l’administration de ces équipements publics.
«Cette mesure a douché les ambitions d’élus qui tiraient une partie de leur influence et de leur capital électoral de leur mainmise sur les terrains de proximité, les piscines et les salles de sport financées par des fonds publics», souligne Al Akhbar en date du mercredi 26 novembre. Concrètement, le wali a invité la maire de Casablanca à inscrire à l’ordre du jour d’une session extraordinaire une proposition visant à créer une société dédiée, baptisée «Casa Région Sport».
Cette nouvelle entité se verrait confier quatre missions cardinales: la gestion, l’exploitation, l’entretien et la valorisation des installations sportives. Cette initiative répond aux appels répétés, formulés lors des concertations sur les programmes de développement intégré, en faveur d’une rupture avec les méthodes actuelles et de l’instauration d’un mécanisme de gestion jouissant d’une crédibilité, d’une indépendance et d’une transparence incontestées.
À ce stade, plusieurs zones d’ombre persistent. Aucun document détaillé n’a filtré quant au périmètre exact de cette société: sera-t-elle restreinte aux seules communes et arrondissements de Casablanca, ou englobera-t-elle l’ensemble de la région? La question de sa forme juridique est également en suspens: s’agira-t-il d’une société de développement local régie par la loi relative aux sociétés anonymes, ou d’une structure plus souple, accordant une place significative au secteur privé?
«Il est anticipé que cette nouvelle société se substituera à la société Sonarges , gestionnaire de plusieurs infrastructures majeures comme le complexe Mohamed V, et avec laquelle le conseil communal de Casablanca a connu des relations tendues en raison de dysfonctionnements internes», note Al Akhbar. Parallèlement, le rôle de la société Casa Events & Animation serait recentré sur l’organisation et la supervision des manifestations sportives, voyant ainsi ses attributions considérablement réduites au profit de la future entité.








