La commune rurale Sidi Laaroussi, dans la province d'Essaouira, vient d’inventer un «nouveau mode de gouvernance» qui traduit la corruption et la dilapidation des deniers publics. En effet, le conseil de cette commune a programmé à l’ordre du jour d’une session ordinaire un marché public relatif à la réalisation des travaux d’entretien dans des établissements scolaires, relevant du ministère de l’éducation nationale. Le point en question a été ensuite approuvé par le conseil de la commune, alors que les travaux relatifs à ce marché public étaient déjà réalisés et validés par le président et son bureau. La boucle était bouclée, mais c’était sans compter sur la vigilance du gouverneur de la province qui n’a pas validé la transaction.
D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 4 et 5 juin, le gouverneur de la province a fait remarquer que «le marché en question devrait faire obligatoirement l’objet d’une convention entre la commune et les services du ministère de l’Education nationale».
La réaction du gouverneur, souligne le quotidien, a mis à nu «un nouveau mode opératoire concernant la réalisation des travaux avant la validation de l’autorité de tutelle et avant même de lancer un appel d’offres dans ce sens et procéder ensuite à l’ouverture des plis selon la règlementation en vigueur».
Dans ce cadre, le quotidien fait savoir qu'il détient «des copies de documents administratifs attestant que les travaux d’entretien ont été réalisés dans des établissements scolaires dans la province, bien avant le lancement d’un appel d’offres».
Autant dire, ajoute le journal, que l’appel d’offres relatif aux travaux réalisés ne sera qu’une simple formalité par la suite. Les dysfonctionnements entachant la gestion de la chose locale au niveau de cette commune rurale, ajoutent les mêmes sources, portent également sur la gestion des «bons de commandes». Une plainte détaillant les manœuvres orchestrées dans ce cadre a été déposée au bureau du gouverneur de la province, indique enfin le quotidien.