En réponse à une demande d’explication du secrétariat local du PJD, la vice-présidente de conseil municipal de Témara, Aâtimad Zahidi, a fait un véritable réquisitoire contre le parti islamiste. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 25 novembre, que la conseillère Zahidi a proféré de graves accusations contre le PJD en accusant ses responsables de verser dans la dictature, la fraude et le mensonge. Du coup, elle a annoncé sa démission de tous les organes du parti car, ajoute-t-elle, le secrétariat local a outrepassé ses prérogatives en gelant son adhésion au parti avant même d’entendre sa version sur les déclarations qu’elle avait faites à la presse.
Ceci étant, poursuit-elle, cette violation des règlements du parti montre «les contradictions flagrantes entre la liberté d’expression soi-disant garantie par le parti et la demande d’explication sur des déclarations médiatiques qui n’ont nui nommément à personne mais qui ont critiqué la situation organisationnelle du parti et son orientation politique». La militante islamiste, qui est aussi membre du conseil de la région de Rabat-Salé-Kenitra, a qualifié de mensonges et de fausses accusations les déclarations faites autour de ses propos au journal Al Akhbar.
Pourtant, précise-t-elle, le climat délétère qui sévit au sein du parti est devenu un débat public. Mieux encore, ajoute Zahidi, les critiques dans les coulisses et dans les groupes fermés du PJD sont devenues de plus en plus violentes à ce sujet. A tel point, révèle Aâtimad Zahidi, que les débats se sont transformés en insultes et diffamations. Et d’accuser certains membres de trahison.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que la vice-présidente souligne que le secrétariat local du parti a menti quand il l’a accusée de s’être absentée pendant un an aux réunions du Conseil communal de Témara. Il a menti, poursuit-elle, quand il a prétendu qu’elle avait refusé de verser sa contribution volontaire sur l’indemnité qu’elle perçoit pour sa mission en tant que vice-présidente du Conseil municipal.
Car, ajoute Zahidi, le parti n’a jamais voulu informer les cotisants de la façon dont il gérait les engagements qu’il avait pris. Encore faut-il ajouter, précise-t-elle, que les contributeurs n’ont jamais été invités à participer à la prise de décision. C’est une dictature maquillée par une rhétorique hypocrite, indique la désormais ex-membre du PJD, qui a donc cessé de verser cette cotisation, à l’instar de plusieurs de ses collègues.