PJD vs Intérieur: le bras de fer continue

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Revue de presseKiosque360. Le Conseil de la ville de Rabat tourne sans budget depuis le début de l’année. Le maire accuse le ministère de l’Intérieur de lui mettre des bâtons dans les roues. Mais l’autorité de tutelle juge irrecevable le budget soumis pour visa par le Conseil.

Le 22/11/2020 à 20h36

Le PJD vient de s’en prendre à nouveau au ministère de l’Intérieur. Et c’est encore une fois le maire de Rabat, Mohamed Seddiki, qui s’attaque ouvertement à son département de tutelle, accusant ce dernier de faire dans la contradiction, rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 23 novembre. Le maire PJDiste de Rabat est ainsi monté au créneau quand le wali, Mohamed El Yaakoubi, a refusé d'accorder son visa au projet du budget du Conseil de la ville, jugé non conforme à la loi, aux procédures et règlements en vigueur.

Dans une déclaration publiée sur le site de son parti, Mohamed Seddiki reproche au wali de ne pas encore avoir validé le budget de l'année, alors que le document aurait dû recevoir le visa de l’Intérieur et être remis au Conseil de la ville depuis janvier 2020. En effet, le ministère de l’Intérieur n’a pas voulu le valider pour deux raisons. D’abord, le président du Conseil de la ville n’a pas associé les présidents des arrondissements à son élaboration. Ensuite, il a été confectionné selon des estimations de revenus prévisionnels très gonflées et même irréalistes.

Donc, faute de budget dûment visé par le ministère de tutelle, le Conseil de la ville a dû compter, pour son budget de fonctionnement, notamment pour le paiement des salaires des agents et fonctionnaires, les factures d’éclairage public et les frais de gestion et de de collecte des ordures, entre autres, sur des crédits ouverts par le biais d'arrêtés préfectoraux. C’est d’ailleurs ce que prévoit la loi organique relative aux communes, dans ce cas de figure.

La maire PJD de la capitale, poursuit le quotidien, rejette catégoriquement les décisions du ministère de l’Intérieur, qu'il juge contradictoires. D’après lui, le ministère de tutelle a décidé d’annuler les sessions de mai et de juin, sessions durant lesquelles sont débattus les budgets des arrondissements, pour ensuite reprocher au Conseil de la ville de ne pas avoir associé les présidents de ces arrondissements à l’élaboration du budget. Pour ce qui est du «gonflement» des revenus prévisionnels, Mohamed Seddiki affirme que le Conseil de la ville doit faire face à des dépenses énormes, de plus d'un milliard de dirhams.

Par ailleurs, souligne le quotidien, les partis de l’opposition au sein du Conseil de la ville avaient accusé le président et le bureau d’avoir élaboré un budget «gonflé» dans le seul but de le voir rejeté par l’autorité de tutelle. Ce qui, par la suite, donnerait à son parti, le PJD, l’occasion de s’en prendre au ministère de l’Intérieur pour l’accuser de s’acharner sur lui. Le fait est que la ville est mal gérée, relève Al Massae qui cite un conseiller de l’opposition. La gestion du PJD, assure-t-il, est catastrophique. Aucune réalisation concrète n’a vu le jour durant le mandat du maire, à part, bien sûr, les projets réalisés dans le cadre du programme «Rabat, ville lumière». Et le pire est que le maire a englouti la commune dans un gouffre sans fin de crédits. 

Par Amyne Asmlal
Le 22/11/2020 à 20h36