Encombrement et pénurie de personnel aux services d'urgences: Khalid Aït Taleb s'explique

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé. . DR

Intervenant lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, ce mardi 3 janvier 2023, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a fait la lumière sur les problèmes que connaissent les services des urgences aux quatre coins du Royaume.

Le 03/01/2023 à 19h04

Les services d’accueil des urgences sont, sans doute, ceux qui cristallisent tous les problèmes du système de santé au Maroc. Souvent encombrés, ils souffrent d’une pénurie en ressources humaines qualifiées et d’une mauvaise gestion.

Ce mardi 3 janvier 2023, en réponse à une question orale à la Chambre des conseillers portant sur ces difficultés, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a posé son diagnostic: «80% des activités des services d’accueil des urgences ne sont pas urgentes».

Il s’agit, selon ses propos, du problème majeur qui fait que ces services sont aussi «critiquables».

Aux sources de ce problème, les unités de proximité et centres de santé qui «n’opèrent pas efficacement, de sorte que les malades se dirigent vers les services d’accueil des urgences», précise le ministre.

La solution consiste, selon lui, en une «réhabilitation de ces unités de proximité pour assurer l’accueil et la prise en charge des patients dans la cadre de la politique de proximité engagée par le Maroc». Il a rappelé, dans ce même sens, que les patients «ne doivent pas se rendre dans les hôpitaux sauf sur décision écrite des responsables de ces unités de proximité».

Un deuxième problème et pas des moindres: les ressources humaines. En s’exprimant sur ce volet, le ministre a préféré parler «sans langue de bois». «Avant, on affectait le personnel non désiré par les responsables des différents services de soins ou ce qu’on appelle le personnel à problème aux services d’accueil des urgences. Il s’agissait plus d’une sanction indirecte», a insisté Khalid Aït Taleb.

«Il faut savoir que les services d’accueil des urgences octroient des services nobles qui nécessitent de la rigueur, la discipline et du professionnalisme», a rappelé le responsable gouvernemental, tout en soulignant que «la nouvelle réforme du système de santé s’attellera à ce problème en encourageant le personnel soignant à exercer dans ces services».

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale a annoncé, sur la même lignée d’idée, que son département était sur le point de trouver une solution définitive à la pénurie de professionnels spécialisés en médecine des urgences. «La formation des médecins urgentistes se fait en cinq ans, soit un an de plus que les médecins réanimateurs. On se dirige alors vers la réduction des années de formation en cette spécialité pour lui assurer plus d’attractivité», a-t-il encore précisé.

Il a rappelé, dans ce même sens, que le Maroc commence à former des infirmiers spécialisés en médecine des urgences pour travailler exclusivement dans les services d’accueil des urgences.

Le 03/01/2023 à 19h04