La gestion de la ville de Casablanca ne semble pas intéresser les partis politiques. En parcourant les listes de candidatures pour le conseil de la ville et les conseils des arrondissements, rien dans les profils proposés n’augure d’un avenir radieux pour la métropole, commente le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 28 et 29 août. Bien sûr, il y a des exceptions, mais elles sont rares, nuance le quotidien.
En effet, en élaborant leurs listes électorales, les partis politiques, ou la plupart d’entre eux, se sont focalisés sur le scrutin législatif, présentant les meilleurs candidats pour les sièges au Parlement, politiquement bien plus rentable. Le Parlement, et par-delà le gouvernement, est une affaire hautement plus juteuse. Pour les communes, et les conseils des arrondissements dans les grandes villes, ils se sont contentés, pour ainsi dire, du «minimum syndical». Ce qui n’a d’ailleurs pas manqué de surprendre les Casablancais.
Ces derniers s’attendaient, en effet, après six ans d’une gestion largement contestée de l’équipe d’Abdelaziz El Omari, à voir les partis politiques proposer un profil digne de la capitale économique. Il n’en est rien. Les profils présentés ne disposent pas d’assez de charisme et sans doute pas assez de compétences pour gérer une ville aussi importante que la capitale économique, souligne Assabah. Même le maire sortant préfère regarder ailleurs et se concentrer lui aussi sur les élections législatives pour reconquérir son siège au Parlement.
Son parti, le PJD, s’est contenté de présenter les personnes qui étaient déjà aux affaires dans la ville et ses arrondissements durant les six dernières années. Les profils qu’il a présentés sont, de ce fait, largement consommés. L’adjoint du maire sortant, Abdessamad Haikar, qui a également assumé la charge du président de l’arrondissement de Mâarif et de la commission de l’urbanisme au conseil de la ville, semble pourtant le candidat le plus indiqué du parti islamiste pour prendre la relève, mais il n’est, vraisemblablement, pas du tout intéressé par cette perspective, note le quotidien.
Le parti islamiste, poursuit le quotidien, n’est pas non plus motivé pour réitérer l’expérience. Par contre, son rival, le RNI, est quant à lui preneur. La formation, qui a fait partie du bureau sortant et chapeautait des services sociaux importants comme la propreté, le transport et la mobilité ainsi que l’hygiène municipale, ne cache pas son ambition de prendre en charge la gestion de la ville.
C’est le cas également du PAM qui aspire, lui aussi, à faire partie de l’expérience dans le cadre d’une coalition confortable ou carrément à prendre, lui-même, les commandes. Seulement, le meilleur candidat au poste qu’il avait sous la main, Mohamed Ghiyat, a préféré s’en aller poursuivre sa carrière politique sous la bannière du RNI.
Quant à l’Istiqlal, il ne cache pas non plus ses ambitions pour prendre en main la gestion de la métropole, et compte sur un candidat qui s’est illustré en tant que chef de file de l’opposition durant le mandat écoulé. Sauf que Houcine Nasrallah, dont le nom est désormais connu des Casablancais pour son action dynamique durant les six dernières années, qui se présente effectivement à Al Fida, est également candidat aux législatives. Et comme tout le monde le sait, les deux mandats sont désormais incompatibles.