Élections législatives 2021: et si c'était un scrutin pour reconduire les mêmes figures?

La Chambre des représentants. . DR

Revue de presseKiosque360. Plus de la moitié des députés sortants se présentent à nouveau aux législatives du 8 septembre. En comptant les anciens parlementaires, les ministres et anciens ministres, les maires des grandes villes et les présidents de région, le futur Parlement aura sans doute un air de «déjà vu».

Le 27/08/2021 à 19h45

Quelle allure aura le Parlement issu des élections du 8 septembre? C’est une question que s’est posée l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du 27 août. En s’appuyant sur certains éléments, le journal évoque le risque de voir revenir les mêmes «têtes» dans l’hémicycle.

En s’intéressant aux listes provisoires des grands partis, l’hebdomadaire note qu’un nombre important de parlementaires sortants se présentent, en effet, en tant que mandataires de listes. En réalité, ce sont pas moins de 225 parlementaires qui rempilent, précise un communiqué du ministère de l’Intérieur. En comptant les ministres et ex-ministres, eux-mêmes anciens parlementaires, les présidents de région qui briguent un mandat de député et les maires des grandes villes, cela fait beaucoup d’habitués de la scène politique qui se portent candidats pour un mandat de député.

D’après l’hebdomadaire, ce serait, entre autres raisons, l’un des effets secondaires de la récente cure qu’ont connue les lois électorales, mais aussi la conséquence directe de l’absence de démocratie interne. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent: le secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, se présente, ainsi, aux élections législatives pour la sixième fois. Son adjoint, Slimane El Omrani, brigue, lui aussi, un sixième mandat. Abdellah Bouanou, le président de la commission des finances, se présente, lui, pour un cinquième mandat, tout comme Lahbib Choubani, ancien ministre chargé des relations avec le Parlement. Cela sans compter les candidats du même parti qui briguent leur quatrième mandat, les présidents de commune sortants qui se présentent pour les législatives ou même les anciens ministres et ministres sortants, sept au total, qui comptent revenir aux affaires par la voie du Parlement.

Dans les faits, plus de la moitié des candidats du parti islamiste sont des parlementaires sortants. Ce n’est évidemment pas propre au PJD. Plusieurs dizaines de parlementaires du PAM tentent de revenir sous les couleurs de différentes formations politiques. Le parti, lui-même, a beau avancer que 48% de ses candidats se présentent pour la première fois, il s’agit de l’ensemble des candidats et pas uniquement les mandataires de listes chez qui ce pourcentage est forcément bien plus important.

D’après l’hebdomadaire, on notera aussi une forte rotation des élus, la fameuse transhumance des notables à laquelle presque aucune des principales formations politiques n’échappe aujourd’hui. Même le parti de l’Istiqlal, qui ne manque certainement pas de cadres, est sensiblement affecté par ce phénomène. Sur une liste provisoire de 83 candidats mandataires de liste présentés par le parti, au moins 29% proviennent d’autres partis. Quant au RNI, qui sort d’une opération de reconstruction entamée il y a cinq ans, sur une liste provisoire de 78 mandataires de listes de candidature qu’il a présentés, 50% d’entre eux n’ont jamais été élus au Parlement.

Bien évidemment, le fait que le futur Parlement soit composé en majorité d’anciens élus n’est pas une fatalité. Deux facteurs peuvent changer la donne: un fort taux de participation et une participation massive des jeunes non politisés. Lors du dernier renouvellement des listes électorales, le nombre des inscrits frôle, pour la première fois, 18 millions. Plus encore, les listes électorales comptent désormais plus de 4,85 millions de jeunes âgés entre 18 et 34 ans. Ce sont eux qui vont faire la différence et pourraient probablement porter le nombre des votants à plus de 8 millions contre six millions comme moyenne depuis 2002.

Tous les analystes s’accordent à dire, en effet, que l’organisation des trois scrutins (local, régional et législatif), va immanquablement booster le taux de participation qui devrait, dans tous les cas, dépasser les 40%. Un facteur qui risque d’influencer fortement la carte politique et la structure démographique du futur Parlement.

Par Amyne Asmlal
Le 27/08/2021 à 19h45