L’agence de presse officielle algérienne, APS, a rapporté hier, lundi 9 novembre dans la soirée, que le Polisario a sorti le même jour un communiqué dans lequel il «met en garde le Maroc» et annonce qu’il «répliquera fermement» à toute entrée de «Marocains, militaires ou civils», dans la zone tampon séparant le Maroc et la Mauritanie. Un espace que le Polisario appelle pompeusement «territoire libéré». Or cette zone tampon, qui fait partie intégrante du Sahara marocain, est censée être démilitarisée selon l’accord de cessez-le-feu signé entre le Maroc et la Minurso en 1991, et cette dernière et le Polisario d’un autre côté. C’est donc bel et bien le Polisario qui a violé ses engagements vis-à-vis de la Minurso en menant des actions hostiles, visant à perturber le trafic commercial, civil et pacifique transitant par le passage d’El Guerguerat. Un trafic autorisé et fortement soutenu par l’ONU– qui a appelé à trois reprises à ne pas l’obstruer– à cause de ses retombées bénéfiques sur le développement de tous les pays de la région.
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Cependant, sachant que le Maroc reste militairement vigilant, mais ignore superbement le charivari des séparatistes qui multiplient les communiqués qui appellent à la mobilisation et à la guerre, Alger et sa milice polisarienne ont adopté la voie de la surenchère dans l’espoir de provoquer une réaction marocaine. Ainsi, le communiqué des dirigeants de Rabouni affirme que les forces marocaines se sont déployées en nombre aux environs d’El Guerguerat et seraient en train de se «déguiser en civils sous les yeux mêmes des observateurs de la Minurso», pour s’«introduire dans la zone tampon, afin d’attaquer les civils sahraouis en sit-in».
Le Polisario ajoute qu’il «tient également les Nations Unies et le Conseil de sécurité en particulier, pour responsables de la sûreté et la sécurité des civils sahraouis qui se trouveront exposés au risque d'une agression militaire marocaine déguisée en civile».
L’agitation du Polisario est perceptible depuis plusieurs jours, mais elle s’est exacerbée dans la nuit de samedi 7 novembre, quand le mouvement séparatiste a annoncé avoir tenu une «réunion d’urgence» à l’issue de laquelle il a «déclare l’état d’urgence maximal». Or cette réaction enragée et subite est intervenue quelques petites heures seulement après le discours du roi Mohammed VI à l’occasion du 45e anniversaire de la Marche verte. Ce discours a d’autant plus mis à mal le tandem Algérie-Polisario, qu’il a rappelé les nombreux et irréversibles acquis engrangés par le Maroc dans le cadre du raffermissement de son intégrité territoriale: positions constantes de l’ONU et du Conseil de sécurité en faveur d’une solution politique et réaliste qui conforte la proposition marocaine d’autonomie comme seule solution au conflit factice du Sahara, réalisme de l’Union africaine où la voix des «autres parties» est devenue inaudible, parachèvement du tracé des frontières maritimes du Royaume, 85% des membres de l’ONU qui ne reconnaissent pas la «RASD» alors que l'ouverture de consulats se multiplie dans les villes du Sahara marocain, développement soutenu des Provinces du Sud et projet grandiose en cours du port de Dakhla Atlantique…
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En plus, la sérénité affichée par le Maroc face aux agissements du Polisario à El Guerguerat a fait perdre les nerfs aux séparatistes. Le Maroc observe calmement les gesticulations du tandem de l’Est. D’ailleurs Alger, qui fait face à une crise inédite avec un président hospitalisé à l’étranger et une vacance du pouvoir, essaie aussi de faire diversion et de rassembler le peuple dans un front commun contre le Maroc.
Les dernières élucubrations d’Alger, par la voix de médias et de commentateurs qui ont accusé Rabat d’avoir envoyé des drones israéliens et des travailleurs clandestins mettre le feu au maquis algérien, suite aux récents feux de forêts qui ont touché une douzaine de wilayas algériennes, participent du même état d’esprit que les communiqués du Polisario qui affirment que des gendarmes marocains se débarrassent de leurs uniformes, devant les Casques bleus, pour se déguiser en civils.
Néanmoins, ce chahut a un mérite: il nous instruit du fait qu'Alger et sa milice ont perdu à la fois la bataille politique et celle du terrain. Il ne leur reste que la propagande pour espérer se faire entendre.