La subjectivité l’a emporté sur l’objectivité, ou quand les droits humains sont interprétés pour servir uniquement des intérêts personnels. C’est ce qui ressort des dernières déclarations faites par Maâti Monjib après sa libération, dénoncent les membres de la famille Aït Ljid Benaissa, la journaliste Hafsa Boutahar et Naima Lahrouri.
Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son édition du mardi 30 mars, les membres de la famille Aït Ljid Benaissa ont exprimé «leur colère contre les propos injurieux de Maâti Monjib après sa libération», alors que la famille se bat «encore aux côtés de ses camarades et de toute son énergie pour la justice et la vérité».
«Sur le plan moral et historique, le délai de prescription pour les crimes d’assassinat politique n’est pas posé, car la question concerne le droit à la vie, et c’est un droit sacré garanti par toutes les conventions internationales relatives aux droits de l’Homme», a souligné la famille, réagissant aux propos de Monjib qui a déclaré «d’une façon immorale et sans évoquer les données historiques, politiques et juridiques connues sur l’affaire de notre fils, que Mohamed Aït Ljid avait fait l’objet d’une prescription».
Pour sa part, la journaliste Hafsa Boutahar, victime présumée d’un viol commis par son confrère Omar Radi, l’été dernier, et qui avait exprimé sa joie suite à la mise en liberté provisoire de Maâti Monjib, s’est révoltée contre les propos sélectifs de ce dernier sur les droits de l’Homme. La réaction de la journaliste s’explique par le fait que Monjib, juste après sa libération, a instrumentalisé sa propre affaire. Il a, en fait, considéré comme innocents ceux dont les affaires sont encore devant la justice, dont Omar Radi que Hafsa Boutahar accuse de viol. «Je suis victime d’un viol et j’ai l’intention de faire usage des droits que me garantissent les conventions internationales, la Constitution marocaine et le droit pénal…. Je continuerai de suivre les différentes procédures juridiques approuvées par la loi afin de faire valoir le droit et préserver ma dignité», a-t-elle souligné. Et de lui rappeler qu’elle est «la seule concernée» et qu’elle «se défendra contre toute personne qui essaiera de bafouer ses droits en tentant d’étouffer son affaire».
La sortie de Monjib, qui a opté pour une sélection dans la politisation des dossiers, mais aussi dans le choix des victimes, a également suscité la colère de Naima Lahrouri, victime présumée d’un viol commis par Taoufik Bouachrine. Dans un tweet sur les réseaux sociaux, elle considère «l’appel à la libération de Bouachrine comme une négation des tragédies des victimes». Et de répliquer enfin: «Les victimes de votre ami ( Bouachrine) n’ont jamais compté sur votre solidarité, ni sur celle de votre groupe, vous qui prétendez au militantisme et à la défense des droits de l’Homme. L’expérience leur a appris que certaines attitudes sont basées sur le pétrodollar et que la solidarité est traitée parfois comme une marchandise qui se monnaie…»