Les experts en économie sont unanimes: le discours royal, prononcé mercredi dernier, a présenté des solutions pratiques pour remédier aux retombées de la pandémie de Covid-19 sur les plans économique et social. C'est ainsi que, parmi les points forts de ce discours, on peut citer l’injection d’une enveloppe de 120 milliards de dirhams dans l’économie nationale et la réforme du secteur public, estime l'économiste Taib Aisse, cité par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 3 août.
Ces deux mesures parmi d'autres, poursuit l’économiste, sont de nature à sauver des centaines de moyennes et petites entreprises de la faillite. Ces entreprises, relève cet expert, ne sauraient faire face à la crise sans une aide publique substantielle. Il ne s'agit pas seulement de leur permettre de garder la tête hors de l'eau, mais aussi, et surtout, de préserver l'emploi, de continuer à embaucher et, de ce fait, de faire tourner la machine économique en général.
Partant de là, estime cet économiste, le fait d'injecter cette enveloppe budgétaire dans l'économie nationale est d'une extrême importance. Cela permettra, en plus des effets économiques induits, de préserver la paix sociale. D'autant que cette mesure est combinée à celle de la réforme des entreprises et établissements publics. Le secteur public joue, en effet, un rôle moteur dans l'économie nationale. C'est un secteur vital de par sa nature de créateur d'emplois et de richesses, note l’économiste.
De son côté, Mehdi Lahlou, un autre économiste cité par Al Ahdath Al Maghribia, estime que l'injection d'une enveloppe de 120 milliards de dirhams dans l'économie nationale aura pour effet de relancer la machine économique. D'autant qu'elle vient en complément, poursuit-il, du budget de relance déjà prévu dans la loi de Finances rectificative qui vient d’être votée. L'enveloppe globale prévue à cet effet sauvera effectivement l'économie nationale des effets de la crise liée au coronavirus, note cet économiste.
L'expert, qui qualifie d’«important» le contenu du discours royal, relève que la mise en œuvre des mesures qu'il contient supposent, néanmoins, quelques difficultés, surtout sur le volet social, en raison de l'absence de mécanismes appropriés. Cela dit, l'expert tient à souligner que la marge de réussite de ce plan de relance post-Covid est très grande. Il s'agit d'une véritable «feuille de route», insiste-t-il, dont la mise en œuvre «nécessite la mise en place de mécanismes clairs».
Etant donné les conséquences de la crise du coronavirus sur le tissu économique national, estime le quotidien qui cite des passages du discours royal, la réponse à cette crise ne peut être que globale. Une réponse qui tient également compte des leçons de cette pandémie et, surtout, des dysfonctionnements qu’elle a révélés, notamment dans le secteur informel et au niveau de la protection sociale. C'est pour cela, note le quotidien, que le plan de relance présenté dans le discours royal s'articule autour de deux principaux axes étroitement liés: le premier aborde l'aspect économique et le moyen de relancer l'économie et le second accorde la part belle à la dimension sociale, avec la réforme du système de protection sociale.