El Habib Choubani, ancien ministre chargé des relations avec le Parlement dans le gouvernement Benkirane et ex-président PJD du Conseil de la région Drâa-Tafilalet, est à nouveau impliqué dans une affaire de corruption.
Selon le quotidien Assabah, dans son édition du jeudi 28 novembre, l’ancien dirigeant islamiste est accusé «de détournement de fonds publics et dilapidation de deniers publics». Cette plainte a été déposée par le wali de la région, sur la base des conclusions d’un rapport de la Cour régionale des comptes. Ce rapport, établi après une mission d’inspection, concerne la gestion des affaires de la région sous sa présidence.
La plainte a été soumise au ministère public chargé des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès. Elle a ensuite été transmise aux services de la police judiciaire compétents pour l’ouverture d’une enquête préliminaire, conformément aux procédures en vigueur.
Le quotidien rapporte que l’ancien président de la région est accusé de divers dysfonctionnements et irrégularités dans la gestion de l’institution pendant son mandat. Une fois l’enquête préliminaire finalisée, le dossier sera à nouveau présenté au procureur du roi, qui décidera des suites à donner.
Ce n’est pas la première fois que la gestion de cette collectivité territoriale suscite des enquêtes judiciaires. Assabah rappelle que la section régionale de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Fès avait déjà mené des investigations dans une procédure engagée en 2020 contre El Habib Choubani et deux de ses adjoints.
Cette enquête faisait suite à une plainte déposée par des élus de l’opposition, dénonçant notamment des détournements de fonds sous forme d’indemnités de transport et de restauration. Une autre affaire portait sur l’attribution, dans des conditions jugées suspectes, de deux marchés pour l’acquisition de véhicules destinés au transport scolaire.
À l’époque, Choubani avait été auditionné par la BNPJ pour des accusations de «trafic d’influence, corruption, détournement de fonds et dilapidation des deniers publics».
Par ailleurs, Assabah souligne que la plainte déposée par le wali de Drâa-Tafilalet n’est pas la seule en cours devant le Parquet près la Cour d’appel de Fès. La section régionale de la BNPJ mène également des investigations suite à une plainte déposée par le président de la commune de Debdou contre deux de ses adjoints, et portant sur des irrégularités dans l’autorisation d’un projet touristique.