Lors de la clôture des travaux, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a mis en garde contre l’éventuel impact que pourraient entrainer les décisions en cours de préparation en Europe au sujet des transferts de fonds. «Nous allons œuvrer pour arriver si possible à l’objectif de réduire les coûts de transfert de fonds de la diaspora africaine vers la fin de 2023, (…) mais d’autre part, il faut agir ensemble pour limiter l’impact négatif des décisions en cours de préparation en Europe sur les transferts», a-t-il affirmé.
Le ministre livrait les conclusions de cette 1ère édition du forum devant une assemblée composée notamment du ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, de la ministre sénégalaise chargée des Sénégalais de l’extérieur, Annette Seck, et du directeur exécutif par intérim de l’Institut africain des transferts de fonds, un établissement issu de l’Union africaine (UA), et des représentants bancaires et des diplomates accrédités à Rabat. Il faut signaler que le ministre togolais a participé en sa double qualité de président du Haut comité de la décennie africaine pour le développement et la diaspora (2021/2030).
«Pour atteindre nos objectifs, il faut renforcer l’interaction avec nos partenaires. S’il n’y a pas une action concertée, conjointe, si l’Afrique ne parle pas d’une seule voix, on va minimiser l’impact de cet atout qui est la diaspora africaine», a mis en garde Bourita, appelant ses pairs africains à tenir «un discours clair, argumenté avec nos partenaires chez qui la diaspora réside, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord».
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Le ministre a estimé que «des démarches au niveau de la présidence de l’Union africaine (UA) et la présidence du Haut comité de la décennie de développement s’avèrent plus que nécessaires si nous voulons, d’ici la fin de cette année, parvenir à régler et à réduire ce qui est possible». Nous voulons aussi œuvrer face à «l’impact des décisions en cours de préparation en Europe, qui auront des retombées négatives sur ces transferts».
Le chef de la diplomatie marocaine a également recommandé aux partenaires africains de «maîtriser la dimension des transferts de fonds et ne plus être consommateurs des statistiques qui viennent de l’extérieur». «Il faut que l’Afrique soit maître de ses statistiques, de ses analyses. Le forum a livré maintenant une feuille de route sur ces transferts et on ne peut plus s’abriter derrière le prétexte qu’il faut qu’on sache ce qu’on doit faire». Il s’agit maintenant, selon lui, de «transformer cette volonté en actions concrètes et en démarche concluantes». Et à cet égard, «vous pouvez compter sur le Maroc», a conclu le ministre.
A l’ouverture des travaux de ce 1er forum, Bourita dénoncé les coûts excessifs imposés aux transferts des fonds de la diaspora africaine. «L’Afrique a reçu, en 2021, quelque 100 milliards de dollars de transferts de sa diaspora, dont 10 milliards au moins pour le Maroc», a-t-il déclaré en illustrant ses propos par le fait que «pour un transfert de 200 dollars, par exemple, l’émetteur africain paie 16 dollars de frais alors que l’asiatique s’acquitte de moins de 10 dollars. Le ministre avait alors appelé ses pairs africains à mettre fin à cette aberration.