Où va l’argent des transferts des Marocains du monde?

Les transferts des MRE se sont ainsi établis à plus de 20,89 milliards de dirhams à fin mars 2021. . DR

Revue de presseKiosque360. Le volume des envois de fonds des Marocains résidant à l’étranger est estimé à 100 milliards de dirhams d’ici à la fin de l’année. Une somme colossale destinée en grande partie à la solidarité familiale, mais aussi à l’épargne et à l’investissement. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 28/12/2022 à 21h01

Les transferts des Marocains du monde ont atteint un record de 50 milliards de dirhams au premier semestre 2022. Et tout porte à croire que la barre des 100 milliards de dirhams sera franchie à la fin de l’année, en hausse de 13% par rapport à 2021. 

Cité dans l’édition du jeudi 29 décembre du quotidien Les Inspirations Eco, l’économiste Omar Bakkou explique cette augmentation par la facilité des transferts qu’offrent les nouvelles technologies, doublée de la crise née de la pandémie du Coronavirus qui a élargi le spectre des contributeurs agissant par solidarité.

Plus de 75% des transferts MRE sont ainsi destinés à aider leurs familles. Et c’est là le premier poste d’affectation des fonds envoyés. «C’est une tradition qui se renforce dans les contextes de crise, comme nous l’avons vu lors de la période Covid, au cours de laquelle les transferts se sont accélérés», soutient Karim Amor, président du groupe des Marocains entrepreneurs du Monde (MeM) by CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc). 

L’épargne vient en deuxième lieu et concerne environ 15% des transferts. Sur les 10% restants, 8% vont aux acquisitions immobilières. A peine 2% de ces montants vont, pour l’heure, à l’investissement direct productif, mais la tendance se renforce substantiellement. «On a remarqué que certains Marocains résidant en Belgique et ou en Hollande ont changé de méthode de transfert de fonds», poursuit Bakkou, par ailleurs spécialiste en politique de change. Ils sont de plus en plus nombreux à rapatrier leur patrimoine dans le but d’investir dans des activités économiques dans leur pays d’origine.

À cela s’ajoute le fait qu’une partie de l’épargne est aussi investie dans l’économie à travers des projets moins visibles: cafés/restaurants, hôtellerie, petites entreprises... Autant de niches pourtant pourvoyeuses d’emplois. 

«Il faut donc que les institutionnels concernés par l’investissement travaillent à créer un compartiment d’investissement additionnel via les dynamiques d’attractivité du potentiel Maroc qui, elles, ne manquent pas», recommande le président du groupe de MeM by CGEM.

Il y a urgence, l’embellie risquant de ne pas durer. Bank Al-Maghrib prévoit, en l’occurrence, une baisse de 4% des envois des MRE en 2023. En cause, le contexte de repli dans les pays d’accueil. Karim Amor indique que le Maroc a un potentiel de perspectives important qu’il faut révéler aux Marocains du Monde, via des canaux spécialisés, pour leur faciliter l’investissement de leur épargne dans leur pays de résidence, épargne représentant 2 ou trois fois celle envoyée.

Par Nabil Ouzzane
Le 28/12/2022 à 21h01