L’institutionnalisation du dialogue social est un fait. La preuve, ce nouveau round des négociations ouvert il y a quelques jours entre le chef du gouvernement, d’une part, et les trois centrales syndicales les plus représentatives, l’UMT, l’UGTM et la CDT, et le patronat d’autre part. C’est un gage que le gouvernement tient parole. Les réunions qui ont démarré le 14 avril ont été l’occasion de s’en rendre compte, l’Exécutif ayant honoré la totalité des engagements pris au moment de la signature du pacte le 30 avril, écrit le magazine La Vie éco dans son édition actuellement en kiosque.
«Les efforts consentis n’étaient pas anodins et les engagements ont été honorés malgré la succession de crises», lit-on notamment dans l’édito du magazine. Le patronat a également honoré sa part du pacte, l’augmentation de 5% du SMIG ayant été actée en septembre de l’année dernière.
Une autre tranche du même niveau devrait être consentie en septembre prochain, à condition que les syndicats honorent, eux aussi, leur engagement. Celui-ci consiste à arriver, par le dialogue, à un consensus sur l’inéluctable réforme de la législation du travail, mais aussi par un encadrement du droit de la grève via une loi organique.
Sur ce point justement, souligne l’hebdomadaire, le gouvernement a exprimé, une fois de plus, son «attachement à l’action commune et responsable avec l’ensemble des partenaires sociaux et économiques». Un engagement auquel répond le patronat par une attitude similaire. La CGEM réaffirme ainsi, par la voix de son président, sa «pleine mobilisation» nécessaire pour réussir le dialogue social.
Le patron des patrons s’improvise même défenseur des droits des salariés. Lors de la rencontre avec le chef du gouvernement, la dénégation de la CGEM a, en effet, évoqué la «situation difficile» que vivent les salariés, sous la pression d’un contexte inflationniste exceptionnel. Cela sans pour autant que le patronat ne perde de vue «la situation économique difficile que vivent les entreprises».
L’éditorialiste de La Vie éco souligne que le fait de «rester cantonné derrière les perpétuelles revendications d’amélioration des conditions de vie ne rend service à personne, encore moins aux travailleurs». Par contre, en participant de bonne foi au dialogue social, en y mettant du leur pour qu’il réussisse, les centrales syndicales montreront à tout le monde qu’elles souscrivent, elles aussi, à ce train de réformes en marche. Un train de réforme que la majorité gouvernementale tient à faire parvenir à destination sans grands heurts. «Lui semer des embûches sur la base de faux prétextes (on en trouvera dans toute conjoncture) serait une escalade dont le pays n’a nullement besoin», conclut l’éditorialiste.