DGSN: 560.000 affaires répressives enregistrées en 2017

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Les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont enregistré en 2017, dans le cadre de la répression de la criminalité et du renforcement du sentiment de sécurité, un total de 559.035 affaires répressives en vertu desquelles 538.344 personnes ont été déférées devant la justice.

Le 23/12/2017 à 08h18

Parmi les personnes déférées devant la justice 38.358 sont des femmes et 22.236 mineurs d'âge.

Les services de la DGSN ont poursuivi la mise en œuvre du plan d’action portant sur le soutien aux interventions mobiles de lutte contre la criminalité, tout en chargeant la Brigade nationale de police judiciaire de poursuivre les personnes recherchées dans l’ensemble du territoire national, outre le renforcement des mécanismes de coopération sécuritaire internationale et le renforcement de la culture des droits humains dans la pratique policière, selon le bilan des réalisations de la DGSN au titre de l'année 2017 et son plan d’action pour 2018, rendu public vendredi.

Le taux de répression (de résolution des crimes) a atteint 92%, soit une hausse de plus de 2% par rapport à 2016, alors qu’une augmentation de 4,5% a été enregistrée au niveau du nombre de personnes arrêtées.

De son côté, le nombre de victimes ayant porté plainte a augmenté de 7%, note la DGSN, estimant qu’il s’agit d’un indicateur positif dans le cadre de la diversification des mécanismes de dénonciation des crimes (salles d’appel et de coordination et police de secours), de l’amélioration des espaces d’accueil au sein des bâtiments de police, outre la prise en compte de la dimension psychologique lors de l’écoute des victimes dans les affaires de violence contre les femmes et les enfants.

Recul des affaires de meurtre

L’analyse qualitative du paysage général du crime fait ressortir que les crimes violents ne représentent que 9,72% et que ses indices ont connu un recul notable de -18% par rapport à l’année dernière dans les affaires de meurtre, coups et blessures provoquant la mort, de -3% dans les affaires d’agression sexuelle et -4% dans les vols avec violence. De même, la DGSN, en coordination avec la Direction générale de surveillance du territoire national (DGST), a poursuivi ses opérations intensives de lutte contre le trafic de drogue, ce qui a permis d’enregistrer des résultats records. Ainsi, le nombre de personnes interpellées a atteint 97.688, en hausse de 4%, alors que 2,844 tonnes de cocaïne ont été saisies, soit une augmentation de plus de 1,5 tonne en comparaison avec 2016.

En ce qui concerne le reste des saisies, elles comptent 60,173 tonnes de haschich et 21,842 kg d’héroïne, en hausse de 35%, de même que 939.424 comprimés psychotropes (comprimés hallucinogènes et Ecstasy), 18.343 armes blanches de différentes tailles, 4.329 véhicules, entre voitures et motos, acquises à travers des activités criminelles ou en lien avec des activités criminelles.

Au niveau de la sûreté scolaire, 6.518 (+10%) établissements scolaires ont été sécurisés au cours de l’année scolaire 2016-2017 et le premier trimestre de cette année et 6.915 visites de sensibilisation ont été effectuées par des cadres de la sûreté nationale au profit de 804.175 élèves avec une moyenne de présence de 40 élèves par séance au lieu de 200 auparavant, poursuit la même source. Ces campagnes de sensibilisation ont été marquées par l’évolution du contenu pédagogique, l’ouverture sur de nouveaux sujets comme la violence scolaire et la citoyenneté numérique…

S’agissant des opérations de prévention et de répression effectuées à proximité de l’espace scolaire, la période précitée a abouti à l’arrestation de 6.711 personnes pour leur implication ou implication présumée dans 5.785 affaires répressives.

Renforcement de la coopération sécuritaire internationale

En matière de coopération sécuritaire internationale, les services de la DGSN ont renforcé les mécanismes de coopération bilatérale et multilatérale avec les pays et organisations internationales et régionales, fait savoir la même source, notant que le poste d’officier de liaison a été promu au sein de l’ambassade du Maroc à Madrid à celui de bureau de liaison afin d’assurer la liaison avec les aéroports de Madrid-Barajas, de Las Palmas et d’Algésiras.

Ainsi, les services de sûreté nationale sont devenus un point central de la coopération multilatérale liant le Maroc aux Etats Unis d’Amérique et les pays africains en matière de formation policière, indique le communiqué, faisant remarquer que des officiers de la police marocaine ont été formés pour superviser la formation de leurs homologues du Tchad, du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Niger dans le domaine des investigations cybercriminelles, de gestion des interventions dans les accidents sensibles et les affaires terroristes…etc.

La DGSN indique, dans ce contexte, que l’Institut royal de police (IRT) a abrité 19 sessions de formation au profit de 204 officiers de Madagascar, de Guinée Conakry, de Tanzanie, du Nigéria et du Soudan, ainsi que 98 stages supervisés par des formateurs des Etats-Unis, du Royaume Uni, de France, d’Espagne et d’Allemagne qui ont bénéficié à 1.418 cadres de sûreté travaillant dans différentes spécialités.

Pour sa part, la coopération sécuritaire opérationnelle a été marquée par l’accroissement de ses indices et la diversification de ses champs, les services de sûreté ayant traité un total de 4.130 demandes d’information ou de coopération pénale émises par des officiers de liaison accrédités auprès de missions diplomatiques étrangères au Maroc ou officiers de liaison marocains à l’étranger, avec une hausse de plus de 45% par rapport à 2016.

Les services de sûreté ont également diffusé 109 mandats d’arrêt international ayant permis l’arrestation de 119 personnes au niveau international, et publié 11.503 avis de recherche lancés par Interpol (+35%). Les services de sûreté sont parvenus à élucider l’affaire de vol d’un tableau d'art d’une église en Italie classée comme patrimoine de l’humanité. Ils ont aussi été chargés de la direction et de la coordination de deux opérations de coopération avec Interpol, la première entre les mois d’août et de septembre, relève la DGSN, notant qu’elle a ciblé la lutte contre le trafic illicite de médicaments sur le web. La deuxième opération s’est, quant à elle, déroulée au cours des trois premiers mois de 2017 et s’est focalisée sur la lutte contre le trafic de produits alimentaires et de produits de consommation de contrebande.

8.637 demandes d’expertise

Sur un autre registre, les services de sûreté ont poursuivi le développement des infrastructures de polices technique et scientifique, en procédant à la construction du nouveau siège du laboratoire de police scientifique à Casablanca, fait savoir le communiqué, précisant que ce laboratoire est soumis actuellement à la procédure d’obtention d’une certification internationale de qualité.

La DGSN ajoute que ce laboratoire a reçu 8.637 demandes d’expertise, dont 79% portent sur l’analyse ADN, tandis que le laboratoire de police technique de Rabat a procédé à 227 expertises balistiques concernant 3.828 armes et cartouches de chasse, 926 expertises manuscrites sur 5.666 documents et 660 expertises d’outils, de supports et d’appareils électroniques.

S'agissant du maintien de l’ordre et de la sécurité routière, 127 barrages judiciaires ont été mis en place dans les entrées et sorties des villes ayant donné lieu au contrôle de 1.712.083 véhicules et l’arrestation de 5.745 individus recherchés ou impliqués dans des affaires criminelles.

Les unités mobiles de sûreté ont réalisé 2.497 missions de préservation de la sécurité et de l’ordre publics, dont 1.364 missions pour assurer les manifestations sportives et 1.133 opérations de maintien de l’ordre.

La police de la circulation, quant à elle, a enregistré 1.890.736 infractions routières, soit une hausse de 21,32% par rapport à l’année précédente, avec une moyenne mensuelle de 160.000 infractions. Cette moyenne a connu une légère hausse durant les mois de juillet et août.

D’autre part, les services chargés des accidents de la circulation ont constaté 61.954 accidents de la circulation avec dommages corporels, engendrant 908 morts en périmètre urbain, soit une baisse 4,34% par rapport à l’année précédente, et 3.682 blessés graves, avec une hausse de 6,51%, ainsi que 78.220 cas de blessures légères (+ 9,24%).

Le 23/12/2017 à 08h18