L’idée d’une liaison reliant le Maroc à l’Espagne via le détroit de Gibraltar ne tombe vraisemblablement pas encore une fois dans l’oubli, après l’engagement exprimé par les autorités des deux pays de relever ce défi et de le concrétiser.
Bien que les opinions et les propositions diffèrent sur la forme que prendra ce passage souterrain, qui reliera l’Afrique à l’Europe, le scénario le plus probablement retenu est, pour l’heure, la construction d’un tunnel ferroviaire à même de permettre le transport de véhicules et de camions, ainsi que la circulation des TNR, indique Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 17 avril 2024.
Selon des informations publiées par plusieurs médias espagnols, relayées par le quotidien, l’option d’un tunnel ferroviaire est privilégiée à celle d’un tunnel permettant la circulation de véhicules, à cause de problèmes liés à la congestion du trafic, qui pourrait provoquer de nombreux problèmes, tout particulièrement aux périodes de pointe, à cause de l’intensification du nombre de transporteurs de marchandises qui transitent par le détroit de Gibraltar.
Au cours du mois de mars dernier, Oscar Puente, secrétaire d’État espagnol aux Transports, a effectué une visite au Maroc et y a rencontré Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport, et Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau.
Le secrétaire d’État espagnol a fait part aux responsables gouvernementaux marocains de l’intérêt du gouvernement auquel il appartient de mettre à exécution le projet d’une liaison fixe via le détroit de Gibraltar.
Au cours de cette réunion, les deux parties se sont accordées sur l’élaboration d’une stratégie de communication commune, tout en continuant à travailler sur ce projet, afin de l’inscrire à l’ordre du jour de la 44e réunion du comité mixte hispano-marocain.
En 2023, lors du précédent sommet Espagne-Maroc, Raquel Sanchez, ministre des Transports, avait affirmé l’intention du gouvernement espagnol de «donner une nouvelle impulsion aux études du projet d’une liaison fixe via le détroit de Gibraltar, entamé par les deux pays il y a quarante ans. C’est un projet géostratégiquement important pour l’Espagne et le Maroc, ainsi que pour l’Europe et l’Afrique».
Selon Al Ahdath Al Maghribia, le futur tunnel, dont les études préliminaires définissent la distance sur 38,7 km, dont 27,8 km sous les eaux, à la confluence entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée, permettra de transporter des milliers de passagers et de marchandises entre deux terminaux ferroviaires, distants de 42 km et desservis par des Trains navettes rapides (TNR).
La vision actuelle du projet ne se limite d’ailleurs pas aux TNR et donc au seul transport de passagers, et inclut des trains pourvus d’une locomotive tractant des plateformes de transport de véhicules et de camions.
Bien que son exécution en soit encore au stade des études d’ingénierie et que seules des conférences se tiennent actuellement pour en évoquer les modalités, afin de progresser dans leur faisabilité, les membres du bureau espagnol d’études techniques et d’ingénierie, en charge de ce projet, indiquent que si les deux parties poursuivent leurs échanges sur cette voie, il est possible qu’une liaison fixe traversant le détroit de Gibraltar devienne une réalité concrète au cours de la décennie 2030-2040.