Après la prolongation de 24 heures de la garde à vue de Mohamed Karimine, ancien parlementaire de la Balance et ex-président de la commune urbaine de Bouznika, et Aziz El Badraoui, patron d’une société de nettoyage, le juge d’instruction près la cour d’appel de Casablanca chargée des crimes financiers a décidé de les placer en détention préventive à la prison d’Oukacha à Casablanca. Les deux mis en cause ont été écroués en compagnie d’un architecte de la commune urbaine de Bouznika, aujourd’hui à la retraite.
Le président déchu par décision de la justice administrative, le patron de la société de nettoyage «Ozone» et l’architecte retraité sont accusés de «détournement de fonds, dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir, trafic d’influence, falsification de documents officiels et faux et usage de faux», fait remarquer le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 10 et 11 février.
Les trois mis en cause ont été déférés devant le procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca à l’issue de l’enquête menée par la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Cette enquête avait mis au jour les dysfonctionnements et les manœuvres ayant entaché un marché public relatif à la propreté dans la commune urbaine de Bouznika.
Le président de la commune, Mohamed Karimine, avait confié au patron de la société de nettoyage «Ozone», spécialisée également dans l’exploitation des carrières, des documents qu’il a exploités pour obtenir un jugement condamnant la commune à lui verser 20 millions de dirhams.
Cette manigance a été orchestrée par les deux hommes en vue d’obtenir ladite somme d’argent, fait remarquer le quotidien, sur la base de sources proches de l’enquête.
Et d’ajouter que le président déchu Karimine est impliqué dans d’autres affaires liées aux infractions au code de l’urbanisme et aux subventions accordées à la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (Fiviar) qu’il présidait. Des affaires qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets.