Alors que le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi, examinent les préparatifs du recensement général de la population, un récent rapport du HCP sur la «poursuite de la dégradation de l’indice de confiance des ménages» a entraîné un certaine irritation de la part de la ministre de l’Économie et des finances, et du chef du groupe parlementaire du RNI, hier, lundi 24 juin 2024, dans l’hémicycle de la Chambre des représentants.
Le rapport du HCP indique que l’Indice de confiance de ménages (ICM) revient à une tendance baissière au quatrième trimestre de 2023, après une légère amélioration, afin qu’il atteigne son plus bas niveau depuis le début des enquêtes à ce propos en 2008, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 26 juin.
L’ICM s’est ainsi établi à 44,3 points, au lieu de 46,5 points enregistrés au trimestre précédent, se portant à un taux de 46,6% au quatrième trimestre de l’an dernier.
Le HCP, dont les rapports sont régulièrement la cible de vives critiques par les acteurs politiques, considère que le sentiment des ménages à propos de la dégradation de leurs conditions de vie a été enregistré au cours du quatrième trimestre de l’année 2023.
Ainsi, 87% des ménages ont constaté une dégradation de leur niveau de vie au cours des douze derniers mois, et 9,2% des ménages interrogés ont estimé que celui-ci a été maintenu au même niveau.
En revanche, 8,3% des ménages interrogés ressentent une amélioration de leur niveau de vie, ce qui porte le solde d’opinion de cet indicateur à -78 points.
À la séance des questions orales de la Chambre des représentants hier, lundi 24 juin, la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a déclaré aux députés qu’il était du devoir du gouvernement d’être à l’écoute des préoccupations des Marocains.
Il faut aussi préciser, a-t-elle ajouté, que l’Exécutif se mobilise depuis le début de son mandat pour mettre en œuvre son programme gouvernemental, et pour faire face à un contexte économique difficile.
Sur un ton conciliateur, la ministre a laissé entendre que l’indice de confiance ne se limitait qu’à l’analyse de statistiques, mais qu’il était aussi tributaire de la confiance que placent les citoyens dans le gouvernement: «les indicateurs du vote des Marocains dans les élections partielles montrent qu’ils demandent au gouvernement de poursuivre la réalisation de ses projets, et l’exécution de son programme», a lancé Nadia Fettah Alaoui.
Mohamed Chaouki, président du groupe parlementaire du Rassemblement nationale des indépendants (RNI) s’est montré déçu par ce rapport du HCP, affirmant que «son parti respecte les institutions constitutionnelles» et a jugé utile de rappeler que «par le passé, ses rapports étaient considérés comme une position politique par des instances politiques».
Pour ce député du RNI, l’actuelle majorité gouvernementale est la seule à n’avoir pas eu de confrontation avec des institutions citées dans la constitution, faisant par là allusion aux précédents gouvernements, dont les relations étaient notoirement tendues avec les dirigeants du HCP.