Dans plusieurs wilayas et préfectures, certains chefs de division de l’action sociale tissent des relations douteuses avec des entrepreneurs qui monopolisent tous les marchés financés par l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain). Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 7 septembre, que l’inspection générale de l’administration territoriale s’apprête à mener une large campagne de contrôle dans ces foyers de corruption. Selon des sources autorisées, le chef de division de l’action sociale de l’une des préfectures de la région Rabat-Salé-Kénitra fait la pluie et le beau temps dans ce domaine. Non seulement il privilégie, en matière d’octroi des marchés, ses proches et les enfants des fonctionnaires de la préfecture, mais il place ses amis à la gestion des établissements de la protection sociale au niveau provincial.
Un acteur associatif estime que le contrôle du ministère de tutelle ne doit pas se limiter à une inspection des documents et un coup d’œil sur les projets, car les fraudeurs savent couvrir leurs arrières, notamment le chef de division précité. Il faut, poursuit-il, que le wali Mohamed Dardouri, chargé de la coordination nationale de l’INDH, révise tout le système de gestion et de contrôle de ce projet national. Ce n’est un secret pour personne que certains individus chargés de la gestion de l’INDH sont passés du simple statut de fonctionnaires à celui d’hommes d’affaires. Ils gèrent aujourd’hui plusieurs projets dans différentes villes au vu et au su de tout le monde et ne sont aucunement inquiétés par une quelconque inspection locale ou nationale.
Le quotidien Assabah rapporte que plusieurs acteurs associatifs s’interrogent sur les raisons de la monopolisation des marchés de l’INDH par les mêmes entrepreneurs, les mêmes bureaux d’études, les mêmes associations et les mêmes personnes. Pour faire fructifier ses projets, le chef de division de la préfecture de Rabat veille à faciliter la nomination de ses protégés à la tête des établissements de la protection sociale au niveau de la province. Pour ce faire, il coordonne avec l’établissement de l’entraide national le placement de ses pions à la direction de «la maison de la mère», «la maison des enfants abandonnés », «la maison de l’étudiante» et autres services sociaux.
A titre d’exemple, l’un de ses amis dirige trois secteurs dans plusieurs communes, en l’occurrence le transport scolaire, l’enseignement fondamental et une plateforme pour la jeunesse. Autant dire que l’homme, qui se sert et partage le gâteau avec ses amis, ne sert aucunement la société. Quand il nomme un proche à la tête d’une société de bienfaisance, il facilite la mission de ses amis entrepreneurs qui remportent les marchés de l’INDH sans que les prix ne soient discutés ni que la qualité des services ne soit vérifiée.