Des investisseurs fantômes à Kénitra: de graves soupçons pèsent sur certains élus de la région

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Revue de presseKiosque360. Se faisant passer pour des investisseurs, des élus et parlementaires de Kénitra se sont vus attribuer des lots de terrains dans la zone industrielle sans qu’ils ne soient porteurs d’un projet. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 22/02/2022 à 18h15

Des parlementaires et des élus de Kénitra se retrouvent sur le banc des accusés. Ils sont soupçonnés de faire partie d’un vaste réseau de détournement de foncier destiné à l’investissement dans la zone industrielle de la ville, rapporte Al Akhbar dans son édition du mercredi 23 février. Le journal, qui dit disposer de documents sur cette affaire, parle d’investisseurs fantômes qui se sont emparés de la majorité du foncier de la zone industrielle de Kénitra, afin soit de le relouer, soit de spéculer sur sa revente. Ces fantômes, ajoute la même source, ne sont autres que des élus connus dans la ville et des parlementaires qui se sont vus attribuer des lots de terrain sans pour autant s'être soumis aux exigences d’investissement prévues par la loi.

Même la procédure avec laquelle ils se sont appropriés ces terrains est pleine de zones d'ombre. Des sources citées par Al Akhbar parlent ainsi d’élus locaux qui se sont transformés en véritables agents immobiliers, une activité qui leur rapporte gros au détriment des vrais investisseurs censés bénéficier dudit foncier pour réaliser des projets créateurs d’emploi. D’ailleurs, il existerait actuellement plusieurs affaires portées devant la justice, à l’instar de celle où est poursuivi un ancien responsable de la Chambre de commerce et d’industrie, un ancien élu dans le Conseil de la région, ainsi qu’un notaire de la ville.

Ces «investisseurs fantômes», explique Al Akhbar, sont des élus qui se sont accaparé des lots de terrain sans se conformer aux exigences du cahier des charges. Celui-ci impose la présentation aux autorités compétentes d’un dossier détaillé sur le projet d’investissement programmé, afin de décider de l’octroi du foncier. Or, les élus accusés aujourd’hui se sont contentés de louer ou revendre à des sociétés les lots de terrain dont ils ont bénéficié, sans lancer aucun projet d’investissement.

En attendant de voir sur quoi débouchera ce nouveau scandale, Al Akhbar précise que le ministère de tutelle a déjà mis en place un dispositif permettant d’éviter ce type de spéculation. En effet, la procédure pour bénéficier de terrains dans des zones industrielles prévoit désormais des clauses spécifiques qui imposent le paiement de lourdes pénalités au cas où le projet d’investissement ayant servi à l’attribution du foncier ne serait pas mené dans les temps. Il est également envisagé de migrer vers un modèle de soutien de l’investissement basé sur la mise en location de terrains dans certaines zones, au lieu de leur cession définitive aux bénéficiaires.

Par Fayza Senhaji
Le 22/02/2022 à 18h15