Dérèglement climatique: le Maroc doit mieux s’armer contre le risque de catastrophes naturelles, selon un expert

Le climatologue Mostafa Benramel (Y.Mannan/Le360).

Le 30/09/2024 à 13h49

VidéoDans l’avenir, le Maroc sera confronté à des risques climatiques beaucoup plus importants que ce qu’il a connu. De quoi inciter le pays à antiniper pour s’armer contre les catastrophes naturelles, avertit Mostafa Benramel, climatologue.

Dans un entretien avec Le360, Mostafa Benramel, climatologue et consultant en développement et environnement, est longuement revenu sur les pluies diluviennes qui ont fait de nombreuses victimes et d’énormes dégâts matériels dans le centre-est du Royaume. Selon lui, elles sont une illustration du changement climatique.

«En quelques jours seulement, les zones désertiques du Sud et de l’Est ont reçu des précipitations qui dépassent de loin le volume moyen annuel», a rappelé le spécialiste marocain, citant les témoignages des habitants selon lesquels «jamais depuis 70 ans, les provinces de l’Est et du Sud n’avaient connu pareilles crues et si fortes inondations».

Le climatologue dit craindre que le dérèglement du climat ne se manifeste, à l’avenir, par des pluies encore plus fortes, accompagnées d’inondations et de crues d’oueds. Selon lui, cette saison agricole 2024-2025 «sera bien arrosée».

Mostafa Benramel attire l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en place des plans de prévention et de sauvetage. «Les autorités ont bien géré les dernières catastrophes. Mais pour anticiper, il faut se doter, et dès à présent, de plans de lutte efficaces contre les catastrophes naturelles», a-t-il prévenu en appelant «chaque commune, chaque quartier, chaque province et chaque région à se doter des ressources humaines et matérielles indispensables pour faire face aux catastrophes climatiques».

Pour conclure, l’expert appelle les citoyens à se conformer aux bulletins d’alerte émis par la direction de la météo nationale. «Il faut écouter et appliques les consignes des autorités et de la météo. Si tel avait été le cas, l’accident de l’autocar qui a fait une dizaine de morts près de Tata n’aurait pas eu lieu».

Rappelons que sur instructions du roi Mohammed VI, l’État a décidé de consacrer 2,5 milliards de dirhams pour réhabiliter les zones affectées. L’Afrique de l’Ouest et le nord de l’Afrique centrale ont également connu de fortes pluies qui ont provoqué des inondations aggavées par le changement climatique.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 30/09/2024 à 13h49