«Le BCIJ a arrêté 1.400 personnes pour terrorisme au Maroc dont 85% étaient affiliées à Daech. Le BCIJ a présenté devant la justice un nombre de 1.400 personnes accusées d’actes terroristes», a affirmé le directeur général du BCIJ, Habboub Cherkaoui lors de la conférence de presse tenue aujourd’hui au siège de son département autour du récent acte terroriste commis à Dar Bouazza et qui a coûté la vie à un policier.
La victime a été enlevée puis odieusement assassinée par trois assassins présumés âgés entre 30 et 50 ans. Deux d’entre eux sont domiciliés à Casablanca et le troisième à Sidi Harazem.
Le chef du BCIJ a tenu à préciser que les premiers éléments de l’enquête n’avaient pas permis de savoir s’il s’agissait d’acte terroriste. «C’est la suite des investigations et des expertises scientifiques qui ont dirigé l’enquête vers la piste de l’acte terroriste», a ajouté Habboub Cherkaoui qui avait à ses côtés de hauts responsables de la DGSN dont le porte-parole officiel du pôle DGSN-DGST, Boubker Sabik.
«L’acte ne visait pas directement l’institution de la police mais était mu par la volonté de donner un éclat particulier à ce crime en volant l’arme et les menottes de la victime», selon les deux responsables.
Avant d’aborder le volet de la coopération international du BCIJ en matière de lutte contre le terrorisme, MM. Cherkaoui et Sabik ont expliqué que l’enquête judiciaire «se poursuit toujours afin d’identifier d’éventuels complices ou autres objectifs visés par cet acte terroriste».
Dans le cadre de cette affaire, les enquêteurs de la DGSN se sont même déplacés jusqu’à Ouarzazate et à Saïdia, près de Nador (Est). Le directeur général du BCIJ a en outre rassuré sur les droits légaux qu’accorde la loi aux trois mis en cause.
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L’enquête, a-t-il déclaré, se poursuit sous la supervision du parquet. Les familles ont été informées des arrestations et les prévenus ont droit à des avocats pour assurer leur défense. Ces derniers seront présentés devant le parquet anti-terroriste dès la fin des douze jours de leur garde à vue, a-t-on appris.
Habboub Cherkaoui a par ailleurs rappelé que le Maroc est engagé depuis des décennies dans la lutte contre le terrorisme. Grâce à «l’anticipation et la vigilance de ses services de sécurité, il a réussi à déjouer de nombreuses tentatives terroristes sur son sol et ailleurs».
Le Royaume accorde «un grand intérêt à cette coopération qui se fait avec tous les pays, dont les Etats-Unis et les pays européens. Un seul pays fait exception à la règle, c’est l’Algérie avec lequel aucune coopération anti-terroriste n’existe», a martelé le chef du BCIJ.
«Le séparatisme, aidé par le Hezbollah, l’Iran et le terrorisme constituent de graves dangers pour la région du grand Sahel», a-t-il dit.
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Enfin, les deux hauts responsables ont répondu à la question liée aux ressortissants marocains qui avaient rejoint l’Etat islamiste et Daech en Irak et en Syrie.
«Quelque 1.660 combattants marocains, dont 290 femmes avaient rejoint à l’époque la Syrie et l’Irak. Il y avait 630 enfants dont une partie née sur place», a répondu Habboub Cherkaoui.
«Du point de vue de la loi marocaine, il est formellement interdit de partir combattre illégalement à l’étranger. Des peines de prison allant de 5 à 10 ans sont même prévues», a-t-il rappelé.
«Jusqu’à la date d’aujourd’hui, 274 Marocains sont revenus au pays et 141 sur ce total ont été présentés à la justice». Il reste encore sur place (Syrie et Irak) «154 combattants islamistes marocains», selon le chef du BCIJ.