C’était l’expression publique d’une liberté assumée et d’une volonté affirmée. L’unité territoriale couvrant l’ensemble du Sahara se trouvait ainsi parachevée; dans le même temps, se consolidait le soutien des tribus et des populations sahraouies; enfin, l’intégration institutionnelle et politique de la région se voyait consacrée par une légitimité locale pleinement affirmée.
Une illustration d’une profonde communion avec le peuple marocain. Un patriotisme enfiévré, effervescent, longtemps réprimé. Il allait ensuite s’exprimer notamment sur le plan civique et électoral, mais également dans la vie politique nationale.
S’il fallait un indicateur pour illustrer ce processus d’intégration, ce serait la forte participation des citoyens aux scrutins locaux, régionaux et nationaux, observée sans discontinuer depuis près d’un demi-siècle.
Cette mobilisation, gage d’une intégration aboutie, s’inscrit dans une tendance historiquement élevée. Lors des dernières élections du 8 septembre 2021, l’écart entre le taux de participation dans les provinces du Sud et la moyenne nationale (50,3%) a atteint jusqu’à 16 points: 67% à Laâyoune-Sakia El Hamra, 63,7% à Guelmim-Oued Noun et 58% à Dakhla-Oued Eddahab.
Cet engagement se traduit également par une participation active et constante à la vie institutionnelle et politique du Royaume. Des milliers de Sahraouis occupent aujourd’hui des fonctions au sein de l’administration centrale et territoriale, ainsi que dans les principaux corps constitués — Forces armées royales, Sûreté nationale, Parlement, gouvernement, appareil diplomatique, entre autres.
La promotion de nouvelles élites sahraouies constitue un autre aspect majeur de cette dynamique: hauts cadres, élus, diplomates, jeunes leaders, femmes et experts y trouvent désormais leur place. Ce phénomène traduit une montée en compétences notable, tant sur la scène nationale qu’internationale.
Ce processus allie un solide ancrage local — garant de la continuité — à une ouverture vers le changement, intégrant des profils technocratiques, des femmes et de nouvelles générations. Il s’affirme ainsi comme un levier stratégique et un vecteur central pour la mise en œuvre du modèle de développement des provinces méridionales récupérées.
Au-delà, cette évolution illustre, s’il en était besoin, la légitimité du plan d’autonomie et participe au renforcement de l’intégration du Maroc, non seulement en Afrique de l’Ouest et sur le continent, mais également sur la scène internationale.
Avec l’adoption de la Constitution de 2011, la région s’impose comme une véritable collectivité territoriale à part entière. La régionalisation avancée devient alors le socle de la nouvelle architecture institutionnelle du Royaume, offrant un cadre renforcé pour la gouvernance locale et la participation citoyenne. Il s’agit là d’une avancée majeure, consacrant une vision décentralisatrice et équilibrée du développement national.
«Ce capital mémoriel, loin d’être figé, appelle à être ravivé, entretenu et transmis. Il constitue un devoir, à la fois individuel et collectif, qui honore un passé de libération tout en engageant résolument vers un avenir à bâtir et à consolider.»
— Mustapha Sehimi
Le plan d’autonomie présenté par le Maroc au Conseil de sécurité le 2 avril 2007 vise, de manière concrète, à parvenir à une solution politique durable dans le cadre d’un règlement négocié.
Il repose sur plusieurs piliers: la construction d’une société démocratique et moderne, ancrée dans l’État de droit; la garantie des libertés individuelles et collectives; le développement économique et social de la région; ainsi que la répartition des compétences entre l’État central et la région du Sahara, dans un esprit de gouvernance partagée.
Depuis plus de trois décennies, cette initiative de Rabat a été constamment qualifiée, de «sérieuse, crédible et réaliste» par le Conseil de sécurité et elle bénéficie du soutien de la majorité des États.
Dans son discours du 6 novembre 2015 à Laâyoune, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a tracé les contours et la portée du modèle de développement des provinces du Sud, inscrivant le progrès social au cœur de cette vision.
Ce modèle s’appuie sur une participation accrue, nourrie par un cadre juridique rénové et l’élection directe des représentants, afin d’ancrer une double légitimité: celle des institutions et celle de l’adhésion populaire.
Il repose également sur une logique d’inclusion qui privilégie la création de richesses et la valorisation sur place des ressources locales, avec l’ambition de stimuler l’emploi et de donner aux habitants les moyens de leur propre développement.
Enfin, il exige une gouvernance responsable et durable, capable d’assurer la continuité des acquis et de répondre aux aspirations légitimes des populations, tout en inscrivant la région dans une dynamique nationale et continentale.
Depuis quarante-six ans, que de chemin parcouru! En l’espace de deux générations, l’histoire a poursuivi sa marche depuis l’épopée fondatrice de la Marche Verte, inscrivant dans la mémoire nationale une séquence décisive.
Ce capital mémoriel, loin d’être figé, appelle à être ravivé, entretenu et transmis. Il constitue un devoir, à la fois individuel et collectif, qui honore un passé de libération tout en engageant résolument vers un avenir à bâtir et à consolider.
C’est là un principe cardinal: se souvenir des grands événements qui ont marqué l’histoire contemporaine du Maroc, au premier rang desquels la Marche Verte, et, en l’espèce, la réintégration de la région de Dakhla-Oued Eddahab le 14 août 1979.
Ce devoir de mémoire ne relève pas seulement de la commémoration; il engage à transmettre aux nouvelles générations la compréhension des enjeux qui ont façonné cette page d’histoire, ainsi que les valeurs qui en constituent la sève.





