La Cour d’appel de Marrakech a reporté au 19 janvier le procès de l’ancien maire de Marrakech, Mohamed Belcaid, et son premier adjoint Younes Benslimane poursuivis, tous les deux, pour dilapidation de deniers publics. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mardi 11 janvier, que ce report fait suite à une requête des nouveaux avocats engagés par le parlementaire Benslimane.
Durant cette audience, Benslimane a été pris d’une crise de larmes quand le président de la cour l’avait interrogé sur les négociations des marchés publics de la COP22. Après avoir repris ses esprits, il a déclaré au magistrat qu’il allait lui expliquer les tenants et aboutissants de cette procédure d’entente. Ce qui n’a pas plu au président de l’audience qui lui a rappelé que c’est le juge qui pose les questions et que l’accusé doit y répondre. Le parlementaire s’est excusé en indiquant qu’il est soumis à des pressions psychologiques qui affectent son comportement et altèrent ses propos.
La cour a, par ailleurs, refusé la requête de sa défense qui demandait à ce que les audiences soient décalées du mercredi au vendredi arguant que cela coïncide avec les séances parlementaires.
De leur côté, les avocats de l’ancien maire, Mohamed Belcaid, ont demandé la convocation du wali révoqué de la région de Marrakech, Abdelfattah Labzioui. Le ministère public a refusé cette requête en indiquant que ce dernier n’est lié à ce dossier que par une lettre qu’il avait adressée au Conseil communal lui demandant de procéder à une entente directe dans les marchés concernant la COP 22.
Le quotidien Al Massae rapporte que le procureur général du Roi avait poursuivi le maire et son adjoint pour dilapidation de deniers publics et les a déférés devant le juge d’instruction. Ce dernier avait auditionné l’ex-maire, son adjoint ainsi que des fonctionnaires et des entrepreneurs sur les irrégularités qui avaient émaillé les marchés de la COP 22.
Les investigations de la BNPJ avaient révélé, en outre, que le parlementaire Younes Benlimane avait attribué des marchés à deux sociétés dont il était actionnaire.
Il faut rappeler que ces deux responsables locaux, des ingénieurs et des fonctionnaires de la commune ainsi que 30 entrepreneurs ont été entendus par la BNPJ. Ils ont été tous déférés devant le procureur général du Roi chargé des crimes financiers qui les a poursuivis pour les chefs d’accusation précitées.