Le chef du gouvernement a déclaré être prêt à diligenter des enquêtes à l’encontre de ses ministres, des hauts fonctionnaires des établissement publics et semi publics si l’opposition lui présente des faits avérés de corruption. Il faut toutefois que ces dossiers, précise Saâd-Eddine El Othmani, soient accompagnés de preuves démontrant l’existence d’un soupçon de corruption dans les marchés publics.
Lors de sa réponse, mercredi dernier, aux interventions des groupes parlementaires à la chambre des conseillers sur son bilan de mi-mandat, le chef de l’Exécutif a déclaré que l’opposition vend des illusions aux Marocains et essaie de les induire en erreur. Il a déploré les graves accusations qui parlent de «logique de butin et de répartition» dans les nominations aux postes à responsabilité ainsi que dans l’adjudication des marchés publics.
Tout en essayant de contenir sa colère face à ces accusations, le chef du gouvernement est demeuré très ferme dans ses propos: «Je le dis avec franchise devant les Marocains, au lieu de lancer des accusations gratuites, vous devez apporter des données fiables et vérifiables. Ce faisant, je m’engage, devant vous et devant l’opinion publique, à faire les investigations nécessaires pour faire la lumière sur chaque plainte. Toutes les mesures et les procédures judicaires seront prises, sans aucune complaisance, pour remédier à tout dysfonctionnement et améliorer la gestion des systèmes de nomination dans les postes de responsabilité ainsi que dans l’adjudication des marchés publics».
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 28 juin, que le chef du gouvernement est passé de la défense à l’attaque: «En l’absence de toute preuve palpable, vos accusations demeurent de simples assertions et des allégations dénuées de tout fondement. Aussi, nous ne pouvons vous laisser induire en erreur l’opinion publique et propager des sentiments le désespoir, de frustration et de défiance».
De plus en plus remonté, Saâd-Eddine El Othmani souligne que ce sont le discours politique fataliste et les accusations gratuites qui vont jusqu'à la remise en question du patriotisme des gens qui «participent à la propagation d’un climat délétère et non le travail du gouvernement. Autant dire qu’il faut qu’on corrigé ce genre de discours afin de rehausser la politique et servir l’intérêt du pays». Aussi, le chef du gouvernement appelle-t-il tout le monde à s’imprégner de l’objectivité et de l’équité pour éviter le rejet de la politique et la prolifération de la défiance au sein des citoyens.
Saâd-Eddine El Othmani a par ailleurs indiqué que le gouvernement a pu réduire la corruption, ce qui a permis au Maroc d’améliorer son classement parmi les pays qui luttent contre ce fléau. Le chef du gouvernement a tenu à répondre à l’intervention du groupe Istiqlal, estimant inappropriés et déplacés «les propos de certains» qui sont «d’un niveau très bas qui contraste avec les valeurs morales et les références d’un parti national historique auquel ils appartiennent». Très affecté par ces attaques, El Othmani a affirmé que par respect envers le parlement, le gouvernement et les citoyens, il ne s’abaisserait pas à répondre à ses détracteurs qui ont osé le viser personnellement en usant de surnoms injurieux et de propos blessants.