Au fil des jours et jusqu’à la dernière minute, la diplomatie algérienne s’est livrée à une véritable course contre la montre. Dès la diffusion du premier projet de résolution sur le Sahara par les États-Unis, le 22 octobre, Alger a perçu le danger, celui d’une consécration définitive du consensus international autour du plan d’autonomie marocain. La machine diplomatique algérienne s’est alors mise en branle dans une manœuvre précipitée et finalement contre-productive.
Sous couvert d’équilibrer le texte initial, Alger a sorti de son chapeau une référence à une prétendue «proposition élargie» du Front Polisario qu’elle a tenté d’imposer. Le but était de faire exister artificiellement le mouvement séparatiste dans un texte onusien qui l’ignorait totalement et contrebalancer le plan marocain d’autonomie, lui retirant au passage son caractère exclusif comme seule base de négociations et de solution au conflit sur le Sahara.
Tout a commencé dans les jours qui ont suivi la présentation de la première mouture de la résolution, quand les représentants algériens ont multiplié les interventions de couloir, insistant pour que soit mentionnée, à côté du plan d’autonomie marocain, une «autre proposition» censée venir du Polisario, relate le bien informé Security Council Report. Mais la ficelle était trop grosse. Cette «proposition élargie» ne disposait d’aucun statut officiel, ne présentait aucun contenu clair, et n’avait aucune reconnaissance internationale. Aucun document substantiel n’avait été transmis au Conseil de sécurité, et aucune délégation ne pouvait en décrire les contours précis.
Un coup d’éclat stérile
Qu’à cela ne tienne! Le 28 octobre, au moment où les États-Unis lançaient une procédure de silence sur la deuxième version du texte, un mécanisme classique destiné à entériner un consensus, l’Algérie a choisi de rompre ce silence. Ce geste visait à faire pression pour inclure sa mention du Polisario. Dans les consultations qui ont suivi, l’Algérie a répété ses revendications, exigeant que sa proposition figure explicitement dans le texte. Mais aucun membre permanent du Conseil de sécurité n’a soutenu sa position, ni même demandé l’examen de sa proposition. Les États-Unis, rédacteurs du texte, ont alors tranché. La proposition algérienne n’avait pas sa place dans la résolution. Déjà, à ce stade, le sort de la manœuvre était scellé. La deuxième version du draft présentée a été soumise sans une mention qui aurait dénaturé toute la résolution. Alors que la plupart des membres du Conseil cherchaient des compromis de langage, Alger s’est enfermée dans une posture rigide, refusant tout texte qui ne mentionnerait pas explicitement le Polisario. Cette intransigeance a fini par l’exclure de facto du cercle des négociateurs actifs, la reléguant à un rôle marginal.
Le 30 octobre, les États-Unis, déterminés à préserver la cohérence du texte, ont décidé de mettre directement la version finale en bleu, c’est-à-dire de la soumettre au vote sans rouvrir de négociations. Cette version, résultat d’un processus rigoureux et concerté, ignore totalement la proposition du Polisario. Elle réaffirme le plan d’autonomie marocain comme la base sérieuse, crédible et réaliste d’une solution politique durable.
Privée de toute influence réelle, l’Algérie n’a plus eu d’autre choix que de boycotter le vote du 31 octobre. Cette abstention déguisée en geste politique est un aveu d’impuissance.
Ni la «proposition élargie», ni les pressions exercées dans les derniers jours, ni les campagnes médiatiques orchestrées en parallèle n’ont eu le moindre impact. Le résultat est sans appel. Le plan d’autonomie marocain est désormais la seule référence reconnue par le Conseil de sécurité. L’Algérie se retrouve seule face à un consensus international consolidé.
Au bout du compte, cette stratégie, pensée pour freiner la dynamique en faveur du Maroc, s’est transformée en un revers diplomatique. Le Maroc a remporté haut la main le défi. Le 31 octobre 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2797 sur le Sahara par 11 voix pour, 0 contre et 3 abstentions (Russie, Chine et Pakistan). Ce résultat dépasse largement le seuil requis de neuf voix favorables et confirme le large soutien international au plan d’autonomie présenté par le Maroc. L’absence de veto, notamment de la Russie, et le soutien explicite des membres africains du Conseil, à l’exclusion de l’Algérie, marquent un tournant diplomatique historique en faveur du Maroc et confortent la stratégie menée sous l’impulsion du roi Mohammed VI pour clore définitivement le différend du Sahara.








