Congrès du PAM: qui veut la peau d’Abdellatif Ouahbi?

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice.

Revue de presseLe congrès du PAM, qui se tient ce 9 février à Bouznika, se distingue par un duel entre partisans et opposants au secrétaire général sortant, Abdellatif Ouahbi. Une revue de presse d’Assabah.

Le 08/02/2024 à 22h13

Des centaines de militants du PAM réclament le départ du secrétaire général Abdellatif Ouahbi. A sa place, ils veulent voir Fatima Ezzahra El Mansouri, actuelle présidente du conseil national. Le débat qui prévaut dans les coulisses consiste à trouver la meilleure manière de faire tomber Ouahbi, d’après certaines sources, plutôt que de discuter du devenir du parti.

Du côté des partisans de Ouahbi, on considère que les opposants à sa réélection ne fournissent pas de justifications convaincantes, rapporte Assabah du vendredi 9 février. Ils le défendent en rappelant qu’il a «permis au parti de participer pour la première fois au gouvernement avec sept portefeuilles ministériels et qu’il a mené de durs combats pour défendre les libertés individuelles face aux islamistes et aux conservateurs».

D’après eux, ceux qui veulent succéder à Abdellatif Ouahbi n’ont jamais exprimé publiquement leurs positions sur les affaires qui préoccupent l’opinion publique: «Comment ces militants peuvent-ils encadrer le parti alors qu’ils sont absents de la scène politique et de la société? Au sein du parti, Abdellatif Ouahbi a instauré des règles pour tout le monde et a interdit cette politique qui consistait à ce que les notables et les «moul choukara» louent ou achètent les sièges du parti et financent les campagnes électorales pour contrôler tous les appareils: conseil national, bureau politique et le poste du secrétaire général», martèlent les partisans du secrétaire général sortant.

D’après le quotidien Assabah, ceux qui soutiennent Ouahbi indiquent que les militants qui veulent l’évincer et le remplacer par Fatima Ezzahra El Mansouri n’ont pour seul but que de briguer des portefeuilles ministériels lors du prochain remaniement. Ils considèrent, en outre, que son éviction constitue un «cadeau gratuit» pour le leader des islamistes Abdelilah Benkirane qui fut le premier à demander son départ du gouvernement et du parti. Le patron des islamistes, poursuivent-ils, a même appelé à l’affronter aux côtés du courant conservateur qui s’est opposé à des textes de loi qu’il avait proposés en tant que ministre de la Justice.

Par Hassan Benadad
Le 08/02/2024 à 22h13