Clash entre Benkirane et Akhannouch au Conseil de gouvernement

DR : Photo Montage

Un violent échange a eu lieu, aujourd’hui 22 octobre, au Conseil de gouvernement entre Abdelilah Benkirane et son ministre à l’Agriculture Aziz Akhannouch. Objet du litige: les 55 milliards DH dédiés au développement du monde rural. Récit.

Le 22/10/2015 à 20h14

Une prise de bec d’une rare violence! C’est la scène insolite qui s’est déroulée aujourd’hui à Rabat en plein Conseil de gouvernement. Les protagonistes de cette scène peu commune sont en effet Abdelilah Benkirane, Chef de gouvernement, et le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch. Une source informée rapporte à Le360 que c’est le Chef de gouvernement qui a commencé les hostilités. «Je suis en colère contre toi», a-t-il lancé en direction de Aziz Akhannouch. «Je le suis autant que vous puisque, au sein de l’équipe gouvernementale, on favorise vraisemblablement la logique du complot et que vous accusez certains de vos ministres de vous berner», réplique le ministre de l’Agriculture, pourtant connu pour son calme légendaire.

Stupeur et moment de silence dans la salle de réunion de l’Exécutif! Mais tous les présents ont compris que le Chef de gouvernement n’a pas admis que son ministre de l’Agriculture prenne en charge la gestion du programme de développement du monde rural. Un ambitieux projet étalé sur la période 2016-2022 et doté de 55.8 milliards de dirhams. Ce projet, prévu dans le Projet de Loi de finances (PLF) 2016 via un Compte d’affectation spécial (CAS) dénommé «Fonds pour le développement rural et des zones de montagne», a été instauré sur directives royales. A terme, il va bénéficier aux populations de 24.000 douars.

Contacté par le360, Aziz Akhannouch n’a pas nié le vif échange avec le Chef de l’Exécutif. «C’est bien dommage que l’on s’attarde sur des questions de forme au lieu de s’attaquer au fond du dossier», déplore le ministre de l’Agriculture.Commentaire d’un connaisseur du travail de l’Exécutif: «le Chef de gouvernement reçoit les PLF et les documents qui vont avec des semaines avant la finalisation de toute la loi. Donc, il n’a pas à se plaindre et il ne doit s’en vouloir qu’à lui-même s’il s’entoure de personnes incapables de l’épauler dans sa tâche ».Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura un avant et un après ce clash entre Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch. 

Par Youssef Jajili et Mohammed Boudarham
Le 22/10/2015 à 20h14