Des chiffres choquants. Ceux que le ministre de l’Empois a avancés devant les parlementaires, lors de la dernière séance de questions orales, le sont à plus d’un titre. Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a confirmé que plus de 297.000 Marocains sont au chômage, mais que 80% d’entre eux ne sont pas des salariés.
D’après le ministre, cité par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 16 novembre, la hausse du taux de chômage au Maroc est due à l’existence des emplois non rétribués, surtout dans le monde rural et plus précisément dans le secteur agricole.
Il a affirmé, devant les députés de la première Chambre, qu’au cours du 3ème trimestre de l’année 2023, une perte de 297.000 emplois a été enregistrée, principalement en milieu rural. Et ce, «en raison des changements climatiques, en plus du recul des secteurs des services et de la construction dans la création d’emplois nouveaux, compte tenu du contexte économique difficile».
Commentant la hausse du taux de chômage au Maroc, soit 13,5% selon les derniers chiffres du HCP, le ministre a tenu à préciser que «la majorité des postes perdus concerne l’emploi non rémunéré, en particulier en milieu rural et dans le secteur de l’agriculture».
En réalité, explique le ministre, le marché du travail a connu une transformation qualitative et structurelle ces dernières années. Le travail salarié a ainsi grimpé de près de 621.000 salariés durant le 3ème trimestre de 2023, contre 226.000 en moyenne annuelle pour la même période des années 2022 et 2021.
Cette évolution du marché du travail est d’ailleurs reflétée par les déclarations de salariés auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale. Les chiffres de la CNSS font ressortir, en effet, une variation nette record, en 2022, d’environ 313.000 salariés sur le plan sectoriel.
Partant de là, souligne le ministre, même si les emplois créés sont de qualité, dans l’absolu leur nombre ne compense pas les pertes d’emplois accusées par le secteur de l’agriculture. Ce qui engendre cette déférence de 248.000 emplois perdus. Cela explique aussi le niveau élevé du taux de chômage.
Cela d’autant que le secteur des services, dont la performance a connu également une chute en raison d’une conjoncture tout aussi difficile, a contribué lui aussi à aggraver le niveau du chômage. Surtout que les deux secteurs pourvoyeurs d’emplois, le commerce et la construction, a connu une période de marasme, aggravée par la pression inflationniste et la perturbation des chaînes d’approvisionnement.
Il n’en reste pas moins que le marché du travail continue d’offrir plus d’emplois de qualité, grâce notamment aux politiques publiques menées par le gouvernement. La politique de protection sociale engagée par l’Exécutif ainsi que les programmes de promotion de l’emploi et surtout le rôle que joue le corps des inspecteurs du travail et les mesures de contrôle imposées par la CNSS, tous ces facteurs contribuent à l’amélioration de la qualité de l’emploi créé.