Casablanca: des élus soupçonnés de fraude et de fuite de capitaux

Revue de presseDans sa lettre de démission, un élu local accuse le responsable de l’arrondissement d’Aïn Sebaâ de corruption, d’abus de pouvoir, de fuite de capitaux et de chantage. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 25/08/2023 à 22h05

La démission d’un élu local pourrait mettre à nu des actes de corruption, de fraude, de chantage et même de fuite de capitaux. C’est ce que révèle le quotidien Assabah dans son numéro du week-end des 26 et 27 août.

La lettre de démission en question, présentée par un élu MP dans l’arrondissement d’Aïn Sebaâ à Casablanca, et dont une copie a été remise au secrétaire général de son parti, Mohamed Ouzzine, évoque des cas de corruption, de chantage envers des sociétés, d’extorsion de fonds et de falsification de documents officiels qui auraient eu lieu dans le même arrondissement.

L’existence de ce document, qui porte la signature du coordinateur du Mouvement populaire dans cet arrondissement et dont une copie a été déposée à la préfecture, a été confirmée par ce dernier. Le document est daté du 16 août et l’élu démissionnaire a fait le voyage depuis la France où il réside jusqu’à Casablanca à cette fin, souligne le quotidien. Le contenu du document relève des accusations graves que le quotidien n’a pas pu vérifier. Il se contente de les énumérer: corruption, abus de pouvoir, chantage envers des entreprises, falsification de documents officiels…

Des accusations aussi lourdes que nombreuses que le quotidien a exposées devant le président de l’arrondissement, qui appartient au parti de l’Epi. Ce dernier a affirmé ne pas avoir connaissance ni de ce genre d’accusation, ni de la lettre de démission en question.

Officiellement, il affirme n’avoir reçu aucune copie de cette démission ni de l’intéressé, ni de la direction du parti et encore moins des autorités locales. Il a néanmoins affirmé que la liberté d’appartenance politique est garantie par la loi qui permet à toute personne de démissionner du parti dans lequel il a milité.

Cela dit, poursuit-il, le fait d’aligner ainsi une série d’accusations et de les rendre publiques sans pouvoir les prouver est un délit puni par la loi. Se sentant visé, le président de l’arrondissement a menacé de poursuivre quiconque met en doute son intégrité morale.

Le quotidien a pu obtenir du coordinateur local du parti des déclarations qui versent dans le sens des accusations contenues dans cette lettre de démission. Le coordinateur local, transfuge de l’Istiqlal vers le MP, et l’actuel président de l’arrondissement étaient très proches. Le premier aurait même été l’artisan de l’élection du président à la tête de l’arrondissement. Depuis, les relations entre les deux hommes se sont détériorées.

D’après le quotidien, le coordinateur local accuse aujourd’hui le président de l’arrondissement d’agissements qui nuiraient à l’image et à la réputation du parti. Il l’accuse, entre autres, d’avoir pu faire sortir de l’argent du pays afin d’acheter des biens immobiliers dans un pays étranger dans le but d’en obtenir la nationalité.

Par Amyne Asmlal
Le 25/08/2023 à 22h05