Le conseil de la concurrence procède actuellement à l’audit de neuf sociétés de distribution de carburant qui ont écopé d’une amende transactionnelle de 1,8 milliard de dirhams. Des sources indiquent que les documents concernés par cet audit ont trait à l’activité de ces sociétés durant les trois derniers mois, rapporte Assabah du week-end (13 et 14 janvier).
L’accord conclu entre les deux parties consiste à auditer séparément les comptes d’approvisionnement, de stockage et de distribution des carburants de chaque société pour vérifier qu’elles respectent les règles de la concurrence et s’assurer de l’absence d’entente tarifaire.
Les entreprises concernées se sont engagées à modifier les prix chaque fois que les circonstances l’exigent conformément à l’évolution de l’offre et de la demande selon le cycle d’approvisionnement, les contraintes de stockage et la politique commerciale de chaque société.
L’intervention du conseil de la concurrence se produit au moment où les sociétés pétrolières sont accusées de ne pas répercuter les cours du pétrole sur les prix du marché local. Des sources soulignent que l’enquête du conseil de la concurrence s’inscrit dans le cadre de l’accord signé avec les sociétés de distribution qui ont reconnu les griefs d’entente anticoncurrentielle qui leur ont été notifiés.
Le quotidien Assabah souligne que ces sociétés ont pris plusieurs engagements, dont celui de fournir tous les documents relatifs à leur activité tous les trois mois et ce pendant trois ans. Le conseil de la concurrence, qui veille au respect de ces engagements, peut en cas de violation de cet accord prendre les sanctions prévues par la loi.
Les sociétés de distribution contrôlent actuellement le marché. Elles importent les carburants et les redistribuent sur le marché local à des stations-services affiliées ou avec lesquelles elles sont liées par des contrats exclusifs. Ce monopole empêche les stations-services de s’approvisionner chez d’autres fournisseurs, ce qui réduit la marge concurrentielle sur le marché local.
Les professionnels du secteur s’interrogent sur les raisons du retard de la réforme des textes de loi qui consacrent la mainmise des sociétés de distribution sur le marché et qui vont à l’encontre des exigences de la concurrence entre les différents intervenants.