C’est sans doute l’annonce majeure faite jusque-là au cours de la visite de travail qu’effectue, depuis hier lundi 28 mars 2022, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, au Maroc. Lors de la conférence de presse conjointe qu’ils ont donné ce mardi au siège du ministère des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie américaine et son homologue marocain s’y sont d’ailleurs longuement attardés. Il s’agit de l’organisation prochaine, en juillet 2022, du Forum économique afro-américain. Un évènement majeur qui aura lieu à Marrakech. Ce sera dans le cadre d’un agenda particulièrement riche unissant le Maroc et les Etats-Unis, marqué notamment par la tenue, en mai prochain au Maroc, de la rencontre de la Coalition internationale contre Daech et, en juillet également, de l’exercice militaire African Lion.
«Par leur densité, ces activités donnent la mesure de l’étendue du partenariat entre notre pays et les Etats-Unis, couvrant des domaines aussi diversifiés que le politique, le sécuritaire, le militaire et l’économique et qui ne se limite pas au Maroc mais s’élargit également au Moyen-Orient et à l’Afrique. Un partenariat basé sur des valeurs partagées et des intérêts communs. Le Forum est une autre démonstration de sa solidité», a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
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«Ce Forum était au cœur de nos échanges aujourd’hui. Par leur étroite coopération dans de nombreux secteurs, le Maroc et les Etats-Unis ont démontré leur capacité à travailler ensemble et à réaliser de belles choses. Ce succès est pour nous un bon point de départ et nous encourage à aller vers des partenariats plus globaux avec le continent africain», a souligné Antony Blinken, interrogé par Le360.
Le choix du Maroc pour abriter ce grand évènement est tout indiqué. Le Royaume est le seul pays d’Afrique avec lequel les Etats-Unis sont liés par un accord de libre-échange. «Cet accord a joué un grand rôle dans la promotion des échanges entre nos deux nations. Et l’espoir est qu’il participe davantage au développement des investissements américains au Maroc», a d’ailleurs souligné Nasser Bourita. A cela s’ajoute la place prépondérante qu’occupe le Maroc à l’échelle du continent, où il est deuxième investisseur africain.
«Nous partons du principe que l’Afrique n’est pas un fardeau, mais une opportunité pour la communauté internationale. L’Afrique a su prouver sa résilience vis-à-vis des chocs liés à la pandémie. Elle est riche d’une population jeune. Chaque année, 30 millions d’Africains intègrent la classe moyenne. C’est inédit», a ajouté Nasser Bourita. Et ce ne sont pas les secteurs de coopération qui manquent: infrastructures, énergies renouvelables, technologies…
Dans tout cela, le Maroc peut jouer un rôle de tremplin. «L’Afrique se prépare à concrétiser sa propre zone de libre-échange, la Zleca. Et l’ALE Maroc-Etats-Unis peut constituer une porte d’entrée des entreprises américaines à cette zone. Le Maroc peut, de ce fait, être un trait d’union. C’est sa vocation et nous y travaillons», a conclu le chef de la diplomatie marocaine.