Interrogé sur le rôle de la France dans la relation tendue entre le Maroc et l’Algérie, Bernard Lugan reste dubitatif. «La France ne sait pas très bien ce qu’elle veut. En fait, de quelle France parlons-nous?», a ainsi réagi l’historien français.
«Si nous parlons de la France de ce grand courant socialiste qui est au pouvoir depuis un certain temps, avec toutes ses élites qui sont acquises aux idées à la mode, ce sont les enfants et petits-enfants qui perpétuent la tradition de gens qui ont milité aux côtés des Algériens pendant la guerre d’indépendance, avec une détestation du Maroc. La gauche française déteste le Maroc», affirme Bernard Lugan.
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Avec toutefois, nuance-t-il, une exception lors de la présidence de François Mitterrand dont l’un des principaux conseillers, François de Grossouvre, qui avait de très bonnes relations avec le Maroc, et qui s’efforçait d'«arranger les angles chaque fois que Madame Mitterrand avait une déclaration un peu outrancière vis-à-vis du Maroc et au profit du Polisario».
Le conférencier estime que ces élites françaises, dans la lignée de 1789, sont complètement acquises à l’idée de la révolution et que pour elles, «le Maroc, la monarchie, c’est un anachronisme».
Globalement, Bernard Lugan distingue entre, d’une part, la droite française, plutôt favorable et sympathique à l’égard du Maroc et, d’autre part, la gauche française clairement anti-marocaine. La presse française, notamment écrite, est quasiment unanimement rangée du côté de l’Algérie, regrette Bernard Lugan.