Benkirane plaide pour le soutien direct aux démunis tout en minimisant les actions de l’Exécutif

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement.. Brahim Taougar/360

C’est une volée de bois vert que le chef du Parti de la justice et du développement, Abdelilah Benkirane, a envoyé ce week-end au gouvernement d’Aziz Akhannouch pour son bilan qu’il a qualifié de «faible».

Le 16/04/2023 à 18h44

S’exprimant samedi devant son groupe parlementaire composé de 13 députés seulement, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) a appelé à l’octroi sans tarder d’un soutien direct aux couches défavorisées comme cela a été réalisé lors de la pandémie du Covid-19.

Mais avant d’aborder ce thème, le patron du parti islamiste n’a pas trouvé de mots durs pour torpiller les actions du gouvernement. Il a par la suite enchaîné en affirmant que «le PJD a demandé dès le début de la flambée des prix l’octroi d’un soutien direct aux démunis», avant d’affirmer que le gouvernement «a échoué», sachant qu’un exécutif doit assumer «ses responsabilités et jouer le rôle d’un fusible entre l’Etat et la société».

Abdelilah Benkirane a néanmoins accordé des circonstances atténuantes à l’équipe d’Aziz Akhannouch, composée du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et du Parti de l’Istiqlal a ainsi cité les effets négatifs de la guerre en Ukraine sur la flambée des prix. Toutefois, le leader islamiste a dénoncé le fait que la majorité gouvernementale «continue de gouverner après avoir perdu la confiance, la cohésion et la crédibilité des gens».

L’ancien chef du gouvernement a également reproché à son successeur et au parti de ce dernier de répéter, à chaque occasion, que durant les deux mandats qu’a passés le PJD au pouvoir, ce dernier «a failli à sa mission». «Ce n’est pas juste de dire cela. Vous et (le RNI) étiez présents au sein des deux gouvernements avec des portefeuilles essentiels », a-t-il rétorqué.

Abdelilah Benkirane a aussi dénoncé «la faible communication» de l’exécutif sans oublier, d’autre part, de s’attaquer au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, pour son audace de vouloir réformer le code pénal dans ses volets liés aux libertés individuelles. «Nous sommes devant un gouvernement qui ne communique pas», a-t-il dit en basant ses dires sur la dernière réunion de la majorité, où les journalistes «ont été marginalisés» sur la question de l’importation des bovins.

Selon Abdelilah Benkirane, cette importation est «une bonne initiative, mais le gouvernement n’a pas expliqué tous les éléments encore en suspens sur cette affaire». Devant le doute qu’a suscité la vente de cette viande, le gouvernement aurait dû aller, a poursuivi Benkirane vers le citoyen pour lui expliquer tout, quitte à lui proposer de vendre cette viande dans des espaces spéciaux afin de garantir la liberté du commerce et de la consommation», a-t-il martelé.

Quant à Abdellatif Ouahbi, également chef du PAM, il l’a critiqué surtout au niveau de la question concernant la légalisation éventuelle du consentement des relations sexuelles. «Tu as provoqué un scandale autour du concours d’aptitude des avocats et aujourd’hui tu penses redorer ton blason et rester au sein du gouvernement par tes propres calculs» en proposant le consentement, a-t-il lancé à l’endroit du ministre de la Justice.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 16/04/2023 à 18h44